vendredi 14 décembre 2012

Avoir l'esprit léger

























Dans toute démarche spirituelle il y a nos sentiments profonds, et ce qui font nos craintes, ou nos désirs, aspirations, idéaux etc. Tout cela est lié à l’insatisfaction. Il n’y a pas de craintes sans désirs, et il n’y a pas de désirs sans insatisfaction. Je ne vais pas m’étaler sur la manière dont la psyché fonctionne autour du moi et de ses sentiments, on trouve tout cela par ailleurs. 

Ce que je veux mettre en évidence, c’est que tout cela se projette sur les situations de notre vie spirituelle et risque fort d’agir comme un voile à une appréciation juste du travail fourni. La crainte de ne pas atteindre son but, de ne pas éveiller l’être spirituel ou je ne sais quoi d’autre appellera le problème, simplement parce que psychologiquement nous sommes  déjà avec cela et que cela conditionne notre comportement.

C’est un mécanisme commun, mais qui dans le travail qui nous occupe doit être vu pour ce qu’il est afin de pouvoir en sortir. Cela agit comme un poids qui s’oppose au travail lui-même. C’est une chose très importante. Avoir l’esprit léger permet d’être réceptif au neuf et à l’inconnu.

Jean-Michel Jutge

mardi 13 novembre 2012

Au jour de Dieu


Certains se demandent s’il n’existerait pas un pouvoir divin qui pourrait passer par eux et mettrait fin de manière définitive à toute la souffrance et la limite humaine, manifesterait le Divin sur la terre. Peut-être ont-ils raison, l’idée est séduisante, et nombreux sont ceux à me l’avoir soumise. Il est même étonnant de voir qu’elle est inscrite dans la conscience collective comme un souffle qui tenterait de se généraliser. 

Mais force est de constater que personne n’a encore apporté la réponse. Et connaissant ce que je connais je me demande même si c’est une chose possible, venant d’un seul individu. Ce serait être déjà à la fin, au jour de Dieu, lorsque la planète entière bascule. Le fait est qu’en l’état actuel des choses la masse critique n’est pas encore atteinte pour cela, et seul Dieu sait si nous en sommes loin ou non. En attendant il faut continuer de travailler.

Jean-Michel Jutge

mercredi 17 octobre 2012

L'appel de Dieu


D’un point de vue spirituel la Lumière divine ne rejette personne. Si elle a des difficultés à se frayer un chemin vers l’humain, ce n’est pas parce qu’elle choisit ou qu’elle sélectionne, mais parce que les circonstances et l’obscurité de ce monde l’empêchent, ou tout simplement ne lui donne pas l’opportunité, de s’exprimer. 

Le problème ne vient pas de la Lumière mais de ce que sont les hommes et ce qu’est la nature de cet univers. Sinon cela voudrait dire que Dieu est bien cruel de laisser ainsi l’humanité dans ce qu’elle est. Ce qui n’est pas le cas. Dieu appelle en permanence, mais nous sommes sourds et aveugles. Tout le problème consiste donc dans un premier temps à essayer de retrouver la vue et l’audition envers les choses divines. Et mon propos se situe bien sur cela, il y a dans la nature de l’homme des déformations et des conditionnements qu’il faut savoir découvrir pour recréer cette sensibilité et ouverture. Ce n’est pas la Lumière qui va l’établir pour nous, tout au moins tant qu'elle ne nous a pas touché, justement parce qu’elle ne peut nous atteindre. 

C’est à nous de comprendre où cela ne fonctionne pas. Comprenons-nous cela ? Il y a là quelque chose que nous devons comprendre, car si nous attendons que ce soit la Grâce qui nous réajuste nous pourrions bien attendre longtemps.

Jean-Michel Jutge

mercredi 19 septembre 2012

Le premier homme divin


Historiquement Adam et Eve ne furent pas créés comme cela physiquement parlant, c’est leur âme qui fut créée dans des corps déjà nés. Ce furent les premiers êtres humains à avoir une âme et avoir accédé à l’immortalité. Mais Adam désigne aussi l’humanité qui leur fit suite, celle de l’Eden, car s’ils furent les premiers, ils ne furent pas les derniers. Jusqu’au moment où ils perdirent ce que Dieu leur avait offert, et où l’âme se replia sur elle-même.

 Tout simplement parce qu’ils n’avaient pas l’Intelligence, trop jeune de leur état. Une partie de cette humanité chuta avec eux, une autre partie choisit d’être ascensionnée, et une autre encore plutôt que d’être ascensionnée choisit de se mêler aux humains sans âme, afin que la qualité divine se répande dans l’humanité, au moins en potentiel. La tradition nous raconte qu’une fois chassé de l’Eden Adam partit vers le sud et finit ses jours dans l’actuelle Arabie Saoudite, là où est érigée la Kaaba, qui fut la dernière demeure d’Adam.

 Il est intéressant d’examiner l’étymologie du mot Adam et ce que nous dit la langue des oiseaux. Adam est composé du mot Ad dérivé de Ed, et Dam. Ed constitue le creuset de la terre mais aussi le feu de la force vitale, donc toute matière animé, l’être vivant, et Dam est le sang. Hors traditionnellement le sang est associé à l’âme. Le mot Adam signifie donc littéralement l’âme dans la matière vivante, donc le premier homme divin.

Jean-Michel Jutge

dimanche 19 août 2012

L'âme, l'esprit et le Divin


L’expérience spirituelle est tellement vaste et diversifiée que l’on ne peut pas véritablement comprendre celle de l’autre en passant ou en prenant la sienne en propre comme référence. Pour cela il faut pouvoir communier avec celle de l’autre et en percevoir directement la nature. Pour cela également je n’interviens jamais, ou jamais sans l’avoir vérifié par moi-même, lorsqu’il s’agit de commenter la vie spirituelle de l‘autre.

Mais je noterai néanmoins quelques observations sur la manière dont les choses fonctionnent, qui concernent chaque individus , et pouvant servir de base de réflexion pour comprendre son expérience en propre.

L’âme peut avoir une vie propre indépendamment de l’esprit et sans que nous nous en rendions compte. Pour s’en rendre compte il faut que l’esprit et donc la conscience, aient ouverts un minimum de sensibilité sur l’âme.

L’âme est plus profonde que l’esprit mais elle reste soi, elle n’est pas dissociée de soi, même si, tant que nous vivons à travers un ego, nous pouvons la voir comme quelque chose d’extérieur à soi, car c’est principalement l’ego qui nous en dissocie.

Il faut différencier l’âme de tous les autres éléments qui peuvent faire partie de la nature de l’être. Par exemple il existe quantité d’archétypes divins, auxquels l’âme peut se rattacher, et que l’on perçoit comme extérieur. Mais dans tous les cas c’est aussi l’âme qui perçoit, on ne peut percevoir quelque chose de la nature de « l’Etre » sans que l’âme soit aussi impliquée, même si ça passe obligatoirement par l’esprit. Si l’esprit seul est impliqué, il ne percevra que des choses de la nature de l’esprit. Si l’âme seule est impliquée, il n’y aura tout simplement aucune conscience et sensibilité sur ce qu’elle pourra vivre, ou très indirectement.

L’unité de l’âme et de l’esprit se réalise par le cœur. L’unité de l’esprit et du Divin se réalise par le haut. L’unité de l’âme et du Divin se réalise lorsque les deux premiers sont réalisés. On peut donc voir que dans tous les cas l’esprit a un rôle important à jouer. Et autant lui et son contenu s’interposent habituellement entre la relation de l’âme et du Divin, autant c’est par lui que peut aussi exister ce lien.

Jean-Michel Jutge

dimanche 22 juillet 2012

La peur


Si la peur a une origine dans le réel, c'est un problème qui doit d'abord être réglé dans le réel et qui concerne la sécurité. Il est nécessaire d'établir un minimum de sécurité dans notre vie, c'est un acte de bon sens.

A partir de là les craintes qui nous habitent, et lorsqu'il n'y a pas de réel danger auxquels nous soyons confrontés, ne sont que psycho énergétiques et trouvent toujours leur fondement dans le passé en se projetant sur l'idée que nous avons du présent ou du futur. 

Il faut les aborder en tant que sensations et dans leur nature propre. Il est toujours possible bien entendu de chercher à détisser notre histoire pour en percevoir les causes, mais c'est là un processus qui, s'il donne parfois de bons résultats, est un processus long et laborieux.

Et donc l'approche directe est plus appropriée. Cela ne veut pas dire abandonner le reste, mais cela veut dire apprendre à vivre avec soi-même, ne plus fuir nos peurs dans une projection, un idéal quelconque, ce qui nous en dissocierait et créerait le conflit chaque fois qu'elles seraient là. 

Et donc lorsque l'on vit avec soi même, la présence de la peur est acceptée pour ce qu'elle est, une sensation particulière, certes désagréable mais que l'on vit sans conflit, et qui ne fait que passer et s'achever dans une libération d'énergie. Nous pourrions faire la même démonstration en ce qui concerne toutes formes d'émotions ou de sensations trouvant son origine dans nos structures psychoaffectives.

Jean-Michel Jutge

jeudi 28 juin 2012

Le bagage karmique


Observons chez chaque individu, du stade de la conception à la fin de la vie, comment différents éléments qui le composent se construisent. L'individualité de la conscience apparaît quelques mois après la naissance. Quant à l'individualité divine, dans la majorité des cas elle n'apparaîtra jamais. Le bagage karmique quant à lui et pour sa plus grande part pénètre l'enfant dès la naissance (au plus fort) jusqu'à l'âge de 4 ans (au moins fort), pour décroître ensuite de plus en plus. En général, à 7 ans, ce qui pénètre l’esprit ne constitue pratiquement plus que l'expérience individuelle, à quelques exceptions près.

Ce que nous nommons ici de bagage karmique, c'est toute l'expérience issue de la conscience collective de l'humanité, que l'on s'approprie dès le plus jeune âge, bien involontairement, et qui conditionne un contenu psycho-énergétique que l'on porte en général toute sa vie.

Par exemple, si l'on naît dans une région où se sont produites des guerres, le nouveau-né a suffisamment de sensibilité pour laisser entrer en lui les traces subtiles de ces évènements avec lesquelles il sera en contact. Les liens étant fait, ces traces le relient aux égrégores correspondants qui nourriront sa conscience ou la dirigera toute sa vie, consciemment ou non, s'il ne fait rien pour y remédier ou s'en libérer. 

Rares sont les individus qui se libèrent ensuite naturellement de ces liens. De même, le milieu familial perpétue de nombreux liens de générations en générations à son propre insu, ainsi que la culture ou l'éducation que nous recevons. Et même à distance, des phénomènes qui traversent la conscience collective de siècles en siècles sont recueillis par les nouveaux nés comme un creuset qui recueille l'eau de pluie. Les traces que l'on recueille dépendent à la fois de ce avec quoi nous sommes mis en contact, mais aussi de la qualité sensorielle qui varie d'un individu à l'autre.


Quant à ce qui est de source divine, cela se greffe quelques mois après l'apparition de la vie fœtale. On observe également un autre phénomène qui a lieu au sein de l'Etre lui-même, mais qui se développe peu chez la plupart des individus. Le souffle divin qui pénètre le fœtus va constituer la base de son développement animique.

Il émane directement de l'absolu, ne portant aucun bagage lorsqu'il est émis, émanant juste de Dieu qui prélève en quelque sorte en son sein une ambiance particulière. Cela forme une ligne d'incarnation qui est directement émise de l'absolu vers le corps prêt à le recevoir, comme un grappin. Cette ligne s'ancre dans le cœur, elle est liée à la particule du cœur et la forge même. 

Puis, le souffle descend le long de cette ligne. Mais parfois il traverse différents plans dans lesquels il prélève au passage des informations selon sa nature, qu'il intègre directement dans sa nature animique, ce qui constituera une base de développement de l'être personnalisé, un potentiel déjà acquis sur lequel l'âme pourra s'appuyer comme base de développement. Mais il ne s'agit pas de karma, car l'information est là déjà intégrée.

Après cette traversée, le souffle divin qui s'est forgé là le germe d’une individualité absolue termine sa course dans le corps humain qu'il intègre en toute conscience et dans un éclair de Lumière pour les perdre aussitôt. Mais pendant ces quelques secondes de pleine conscience, il jouit profondément de l'incarnation, un bonheur qui le rattache à la vie et qui fait de l'âme incarnée quelque chose d'unique que ne connaissent même pas les anges.

Jean-Michel Jutge

lundi 18 juin 2012

La réincarnation



 La conscience ordinaire n’est qu’un état subtil de la matière. C'est le moi ordinaire, le petit moi humain égotique avec ses pulsions vitales et animales. Ce moi n'existe que pour lui-même, il ne peut fonctionner que dans l'affectivité. A la mort de l'individu cette conscience reste avec le corps. Mais il existe une supraconscience de l’esprit, et parfois de l’âme. C'est la partie du moi qui a su se détacher de l'existence, s’élever, et vit libre.

Elle constitue une source de connaissance et d'intelligence spontanée et unifiée, elle reste individuelle et personnalisée, unique et différente pour chaque individu, on peut l'appeler le soi supérieur dans le cas d’une supraconscience de l’esprit, vivant dans la vacuité et la lucidité, ou le soi divin lorsque cette unité s’est faite avec l’âme. 

Ce soi-là part avec l'esprit, l'âme et la particule divine au moment du décès. Il survit non seulement à la première mort du corps physique mais aussi à la seconde mort, celle du corps astral si celle-ci a lieu. Quant à la mort de la sphère mentale, elle se fait en partie avec celle du corps physique, puis en partie avec celle du corps astral. Le mental qui subsiste alors n'est plus que la partie du mental illuminé, et ne fonctionne d'ailleurs pas comme la pensée du cerveau.

C'est le mental intégré dans la sphère supraconsciente, une conscience/énergie qui est vacuité et possède un pouvoir créateur. L'ensemble esprit/supraconscience forme la trame de ce que l'on appelle couramment le corps subtil, les aspects purement divins constituant le corps causal ou corps divin.

Voyons maintenant ce qu'il se passe après le décès. Rien de tout ce qui est décrit ici et qui existe sur le plan de l'individualité ne se réincarne. Mais la conscience, comme la nature de l'être, ou l'énergie, étant communicatives, rien n'empêche à ce que cela puisse, par empathie ou d’autres mécanismes, nourrir d'autres entités individuelles, qu'elles soient incarnées ou non. Par exemple un transfert de personnalité supraconsciente ou animique est chose courante mais ne met pas fin à la personnalité d'origine qui reste rattachée à l'esprit ou la particule d'origine. 

Elle la duplique simplement pour les parties communiquées et, en théorie, pourrait se dupliquer un grand nombre de fois, sans perte aucune pour l'entité d'origine, et même avec un gain de croissance, car l’échange et le partage a lieu en général dans les deux sens, un tel transfert ne peut se faire sans une interaction. Pour exemple et pour ceux qui en doutent, j'ai ainsi pu rencontrer le lama Kalu Rimpoché, qui reste l'un de mes initiateurs, dans une existence désincarnée, glorieuse, et sous les traits de son existence physique, alors même que la tradition bouddhiste se disputait l'héritage de sa réincarnation. Je pourrais multiplier les exemples.


Les individus décédés avec peu de développement d'âme ou de supraconscience se retrouvent vides après la mort astrale et finissent en général à l'état de spectres sous le pouvoir des seigneurs de l'astral. Seul un pouvoir supérieur peut alors les libérer. Par la Grâce de Dieu, souhaitons qu'un tel pouvoir pénètre un jour toutes les sphères basses de l'astral. Mais cela ne pourra arriver que dans le sillage de l'homme divin.

On ne peut parler de réincarnation de l'Être, car cela voudrait dire qu'à un certain moment, il se détache de ses racines absolues. Si l'Être se détachait de ses racines, ce serait comme un fleuve qui se tarit car il n'aurait plus de source. Si l'on doit envisager un concept de réincarnation, ce ne pourrait être que sur le plan de la conscience, de l'énergie, ou de tout agrégat non individualisé.

Mais certainement pas la partie de la conscience dans laquelle l'Être s'est manifesté et qui constitue alors une supraconscience dans l'éternité, c'est à dire hors du temps et de l'espace. Et ce ne pourrait être que certaines parties de la conscience individuelle pouvant migrer d'un esprit à l'autre à travers la conscience collective, cette migration pouvant se faire d'ailleurs et sous certaines conditions à n'importe quel moment de la vie, mais ne pouvant constituer l'individualité propre et centrale de chaque individu autour de laquelle ces parties se greffent.

Par ailleurs l'identité de forme existant entre notre âme personnalisé et notre corps physique montre bien que cette âme s'est construite sur ce creuset-là et non dans celui d'un autre corps. Ce qui réfute là aussi l'argument de la réincarnation pour l’âme. L'éternité se construit ici et maintenant, en se créant un corps divin, un corps de lumière individualisé, une mise en œuvre du développement de notre âme, de l'être intérieur qui, en se personnalisant, nous rend nous, en tant que X, éternel.

Ainsi ce qui se réincarne ce n'est pas nous, ce seront nos énergies, nos agrégats de conscience, ou les éléments non personnalisés de notre être, qui se disperseront et pourront éventuellement se greffer sur d'autres corps. Ainsi d'autres individus pourront profiter de ce que nous avons acquis, mais ce ne sera pas nous. Pour globaliser, c'est l'information qui peut se réincarner, sur n'importe quel plan qu'elle se trouve, et non l'individualité.

Jean-Michel Jutge

dimanche 10 juin 2012

La nature du désespoir


Le désespoir de chaque individu est celui de toute l'humanité. Je l'entends crier, et pas seulement à travers les nombreux courriers que je reçois chaque jour. L’être humain est mortel, chaque être humain souffre. Chaque être humain vit l'injustice de ce monde, lorsqu'il ne la crée pas lui-même.

Pour comprendre la nature du désespoir, il faut déjà comprendre que nous ne sommes qu'un élément de ce tout, nous ne sommes pas exceptionnels dans notre souffrance. Et le problème ne peut se résoudre qu'à travers le tout, non de manière isolée. Certains diront que l'on ne se sauve pas sans sauver les autres. Mais lorsque nous sommes pris dans notre propre souffrance, que pouvons-nous faire ?

Il n’y a malheureusement pas de recette à donner. Si cela existait, il y a longtemps qu'elle aurait été appliquée pour tout le monde. Les causes du désespoir sont profondes, et nous sommes tous seuls avec nous-mêmes pour en comprendre la nature.

Je ne sais pas si Dieu entend l’appel de l’individu, ou s'Il entend l'appel de l'humanité qui sombre chaque jour et tente chaque jour de se relever. Certainement ses cris montent jusqu'à lui. On pourrait penser qu'Il est bien cruel pour ne pas prendre l'humanité dans sa main et la sauver malgré elle. Je suis moi-même monté un jour jusqu'à Lui dans une révolte face à la souffrance de ce monde, pour y apprendre simplement que la création n'était pas achevée, que l'homme n'était pas achevé, et qu'Il ne pouvait intervenir directement sous peine de détruire ce qui était déjà accomplis.

Nous sommes donc seuls, et devons nous débrouiller avec le peu d'âme, d'humanité, de créativité, et d'intelligence que nous possédons. Le peu de Lumière que je peux partager est aussi celle que j'ai pu conquérir. Car si Dieu a pu venir vers moi, ou si je vais parfois vers Lui, cela ne me dispense pas des efforts de la conquête face à l'obscurité de ce monde ou de celle que j'ai pu porter. Personne n'en est dispensé. Et même encore plus ceux qui sont sollicités par la Lumière divine, car lorsque l'on a vu, on ne peut faire abstraction de cela, et les actes ont encore plus de conséquences, dans un sens ou dans l'autre, la responsabilité est encore plus grande.

Jean-Michel Jutge

vendredi 20 avril 2012

Individualité et Absolu


La différence entre la nature de l’être dans l’âme personnelle et la nature de l’Être du Divin Lui-même est que le Divin n’a pas de forme. Mais Il peut se manifester de manière personnelle et individualisée s’Il le souhaite, car il porte en Lui le Un. Et s’il prend une forme, elle n’est qu’apparente car elle reste liée à la totalité de l’absolu, elle n’en est qu’un prolongement. Même le Christ dans l’homme n’est qu’un prolongement du Dieu total et sans limite.

Ainsi que la forme soit Christique, Supramentale, Bouddhique (c’est-à-dire dans une forme divine qui caractérise l’essence même de l’éveil), qualifiée de Sat-Chi-Ananda ou autre, c’est toujours le même absolu qui existe pour lui-même dans une unité fondamentalement omniconsciente et omnipotente, directrice, créatrice, aimante, libre et individuelle, c’est bien le sens du mot « Un ». 

Un Être qui peut présenter une infinité de manifestations mais qui dans celles-ci reste un tout fondamental sans distance ni séparation de chaque partie de lui avec lui-même, présent éternellement à sa propre présence en tout point de lui-même et constituant son propre tout, en dehors duquel rien n’existe et est totalement seul, « Un » et indivisible en sa propre essence, n’est-ce pas le sens absolu du mot Individuel ? Ainsi l’individualité est bien un attribut de Dieu, et on retrouve celle-ci dans l’expression de l’Intelligence et de la Vérité lorsqu’elles s’expriment à travers n’importe quel esprit.



Pour que cette individualité disparaisse, il faudrait que tous les éléments qui nous composent se fondent dans le tout, corps, âme et esprit. Les faits révèlent que cela n’arrive pas, même chez ceux qui en ont parlé. 

J’en témoigne, Sakyamuni, Jésus, Vallalar, Ramana Maharshi, Kalu Rimpoché, Jiddu Krishnamurti, Sri Aurobindo ou La Mère…, on pourra s’étonner d’une telle énumération, mais dans le Ciel rien n’est séparé et l’on peut aisément retrouver un être pour qui l’on connait déjà une vibration.

La spiritualité est universelle, c’est l’homme qui la morcelle créant les dogmes et les religions. Ceux-là et d’autres moins connus je les ai croisé au gré de mes voyages après qu’ils aient quitté cette terre, là où ils ont bien voulu se montrer et tous conservent une forme d’individualité. 

On entend dire parfois que plus l’on rentre dans une transcendance, fut-elle la plus absolue, ou éternelle par rapport à quoi que ce soit de manifesté, de phénoménale, et moins l’individualité a de sens. Mais cela n’est vrai que dans le sens restrictif du terme, si l’on considère l’individualité humaine qui manifeste la forme et l’histoire, celle qui est projective, tout simplement l’identité arbitraire. Car c’est exactement l’inverse qu’il se passe. Mais tout en étant individuel l’Absolu est aussi le tout, l’Étalé, là où l’Alpha et l’Oméga se rejoignent, là où les extrêmes ne font qu’un, le lieu de tous les paradoxes.



Lorsqu’Il nous parle, à notre individualité humaine, au plus profond de notre intimité, c’est individuellement qu’Il s’adresse à nous, Il peut apparaître comme une entité propre mais qui n’a pas de corps, qui est Être pur. 

Et en même temps Il révèle sa majesté qui est d’être au-delà de toute forme, tout concept, toute limite, on ne peut l’enfermer dans un schéma, au moment où on croit le saisir Il se révèle encore plus profond, plus au-delà que tout ce que l’on a pu croire, c’est chaque fois un vertige que la conscience humaine ne peut appréhender, mais que l’âme comprend alors dans la reconnaissance de sa propre nature, car cela nous construit alors, mais les mots sont bien faibles pour en témoigner.

Jean-Michel Jutge

dimanche 25 mars 2012

Le lâcher prise



Le problème du lâcher prise est qu'il ne peut se créer par la volonté. On peut apprendre la relaxation bien sûr, ou à respirer, afin de libérer les tensions, acquérir une certaine maîtrise de soi. Mais il est des dimensions du corps et de l'esprit qui ne peuvent s'atteindre par la technique. Toutefois beaucoup se contenteraient déjà d'une détente superficielle.

Un lâcher prise complet nécessite un changement de nature de la conscience égotique. Que le centre capitule. Or si l'on souhaite atteindre ce centre nombreuses sont les couches à traverser, à libérer, et la première moitié de celles-ci peuvent se faire par des techniques relativement simples.

Pour les autres, plus profondes, il existe dans le yoga ce que l'on appelle les techniques de Samyama. Il ne s'agit pas vraiment de technique, mais d'un apprentissage des mécanismes de l'esprit et de la conscience qui permet de rentrer dans les profondeurs, faire disparaître la dualité sujet/objet, apprendre à voir sans le "je", se détacher du moi et de ses illusions et en intégrer tous ses aspects jusqu'à l'éveil complet de l'essence spirituelle qui se révèle au-delà du moi. Alors l'esprit est libre. Tout ceci est codifié dans le yoga de Patanjali en particulier, ou yoga royal, mais aussi dans d'autres yogas. Toutefois il est rare de trouver des instructeurs travaillant le yoga dans ce domaine.

Une autre manière de neutraliser les effets pervers de l'ego est la soumission. La Mère en a beaucoup parlé, Sri Aurobindo aussi. C'est baisser la tête dans l'humilité face au Divin, s'en remettre à lui. Malheureusement cette soumission est souvent mal comprise. Il n'y a qu'à voir ce qu'en ont fait d'une manière caricaturale certaines religions, alors même qu'elles pourraient en exprimer véritablement le sens, l'abandon à Dieu, la rémission du soi.

Et cela est encore trop souvent récupéré par un ego qui prône une obéissance à Dieu de manière dogmatique et aveugle, on voit cela dans tous les systèmes religieux, et même parfois dans les authentiques spiritualités. Et donc sortir de l'ego, quel que soit notre approche, nécessite toujours de se remettre en question, et ne s'arrêter à rien, à aucune réalisation, même si c'est celle de Dieu, de l'Éveil, de l'immortalité ou de je ne sais quoi d'autre encore...

Jean-Michel Jutge

dimanche 26 février 2012

Un don sacré


On me traite d'avâtar, de jivan mukta, de maître, d'éveillé ... Mais je ne me suis jamais senti différent des autres, et j'ai eu ma part d'égoïsme et de bêtise, j'essaie de m'améliorer chaque instant. Et je suis convaincu que si certains mettaient la même passion qu'ils mettent dans le football ou la politique, à se trouver, et bien ils en vivraient au moins autant que moi.

En vérité, vous êtes autant que moi ce divin-là, et je le vois en tous. La vie est un joyau, un don sacré, et nous la gaspillons sans même nous en rendre compte, artisans de notre malheur. Nous en mourons tous, là est la terrible réalité.

Quand est-ce que l'homme ouvrira les yeux, sur lui-même et sa destinée, au lieu de rester rivé sur une vision anthropomorphique de sa seule petite personne ou de son clan. L'homme est grand, chacun, vous, moi, sa vocation est l'éternité, son domaine l'univers entier, et regardez ce que nous avons fait, certains ne se comportent pas mieux que des bêtes sauvages ou des végétaux amorphes.

Je dis cela sans animosité, car j'aime l'humain bien plus que moi-même. Je dis cela parce que c'est un fait, et que nous avons l'orgueil de revendiquer haut et fort cet état de fait, de le défendre même. Mais nous vallons mieux que ça, oui, bien mieux que ça ! Votre essence profonde est divine, je vous l'affirme. Trouvez la !

jean-Michel Jutge

dimanche 29 janvier 2012

Les émotions


On place beaucoup de choses sous le terme de « émotions » aussi bien les émotions du système vital comme celle de la peur, que les sentiments, ou l'amour qui est parfois vécu comme une émotion...

Ce que j'appelle émotions pures sont celles qui découlent naturellement d'un équilibre des différents systèmes, physique, énergétique, psychologique et spirituel, le plus exacte serait de dire « animique » pour ce dernier système.

Lorsque nous sommes naturellement ouverts, détendus, dans une situation d'abandon de soi et de créativité, l'énergie atteint son point d'équilibre, l'arrière-plan de l'être passe en avant plan, les émotions deviennent pures, c'est-à-dire qu'elles reflètent cet équilibre et ce qu'il y a de plus profond en soi.

Mais les émotions c'est aussi de l'énergie. Et en tant qu'énergie celle-ci peut toujours fonctionner soit de manière ouverte, juste et équilibrée, soit de manière fermée, cristallisée ou altérée. Par exemple sais-ton que l'amour et la tristesse ont la même source ? Sauf que dans le premier cas cette source se manifeste de manière libre, dans le deuxième cas l'expression est bloqué, et l'amour qui ne peut s'exprimer devient de la tristesse.

Un autre exemple, la joie et la peur qui ont aussi la même origine. Je pourrais multiplier les exemples. Vivre dans la pureté émotionnelle nécessite de se libérer de tous les conditionnements dont nous avons hérités, et qui nous empoisonnent la vie parfois sans que l'on s'en rende compte. Mais l'émotion n'est qu'un effet, pas une cause, et aussi pures et agréables soient les émotions lorsque nous vivons dans les bonheurs les plus extrêmes, il est nécessaire de ne jamais s'y attacher, sous peine de vivre prisonnier d'elles, ce qui appelle inévitablement la souffrance.

Jean-Michel Jutge

dimanche 8 janvier 2012

L'activité mentale

L'activité mentale est un effet, non une cause. Elle est le reflet d'un manque d'intégration de soi, du désordre intérieur, de la surcharge affective, ou de la surcharge du passé, celui qui n'a pas été résolu. Mais rassurons-nous, il n’y a rien d’exceptionnel à cela, c'est une caractéristique de la nature humaine.

Pour que l'esprit devienne sensible aux énergies, il est souvent nécessaire qu'il devienne transparent donc que la surcharge soit en partie réglée. Mais pas seulement, et ce n'est pas forcément une nécessité. Il faut aussi que l'esprit puisse se développer dans une certaine direction, une croissance qui lui permettra de toucher aux dimensions subtiles. En quelque sorte il doit développer des sens qu'il n'a pas.

Il existe un outil très performant pour cela, ce sont les pranayamas. A la fois ils purifient l'esprit, et en même temps ils le poussent à ce développement.

Mais là aussi chaque chose vient en son temps. Il faut un temps à la croissance. Un enfant nourrirait abondamment son corps qu'il ne grandirait pas plus vite. Il y a donc un rythme en toute chose, et s'il est nécessaire de poser les actes pour que les choses se fassent, il est inutile d'être pressé quant au résultat, les corps subtils eux aussi ont leur propre rythme de croissance.

Jean-Michel Jutge