dimanche 17 janvier 2010

Essence et naissance

C'est ainsi que je découvrais comment un jour fut intégré ce corps par l'essence. J'étais dehors, en attente de cette intégration, et soudainement je fus dedans. Comme une rupture de niveau. Quelle expérience extraordinaire ! Un fleuve de plaisir me submergeait. Je ne connaissais pas, avant cette intégration, une telle jouissance. Le contact avec la chair n'était que plaisir. Le fœtus investi n'était pas très développé. Quatre mois tout au plus. J'ai alors compris ce qu'était réellement le plaisir pour l'âme, et pourquoi nous y sommes si attachés. Cette expérience me montra qu'il existe un témoin extra-corporel formé hors du corps avant même la naissance de celui-ci et constituant une individualité à part entière. Toutefois je devais en apprendre plus, beaucoup plus tard.

C'est ainsi que je vis un jour l'origine de ce témoin. Alors que le fœtus se formait de son coté, une forme subtile, énergétique, animique se condensait petit à petit dans la proche banlieue terrestre. Pas plus loin que la lune, mais bien dans l'espace vide du cosmos. Et cette forme était sensible à toutes les influences cosmiques et stellaires du lieu. Elle restait d'ailleurs liée au fœtus, lui calquant sa forme, dans l'attente de son jour.

Avant d'exister sous cette forme, elle n'était que flux de vie, venant d'une lointaine région de l'incréé, qui a traversé les distances astronomiques du cosmos et de différents plans, avant de s'enrouler sous cette forme à l'image de l'entité qui l'attendait là en bas. Rien n'empêche de penser qu'au passage elle ait pu s'imprégner d'une partie de l'histoire de ces plans. Et j'ai voulu remonter ce flux, afin d'en trouver l'origine. Je suis remonté ainsi jusqu'à m'immerger dans cet immense être primordial, absolu, impersonnel, aspect divin du divin lui-même. Ce qui faisait l'essence de Jean-Michel, qui continua à se personnaliser jusqu'à ce jour, était issu de Dieu Lui-même. En Dieu cette essence n'avait pas de forme ni de partie, pourtant omniconsciente et omniprésente d'elle-même et du tout. Mais ce sans forme portait tout de même une caractéristique propre, en potentiel, qui devait orienter toute la vie de l'individu qu'elle devait fertiliser.

Ce qui est plus étonnant encore, c'est que cette essence sans forme côtoyait d'autres essences sans forme avec d'autres caractéristiques, dans une unité fondu de l'être primordial, et que ces autres essences ont émané de leur coté les individus incarnés les représentantes. Et plus étonnant est qu'aujourd'hui j'ai retrouvé la plupart de ces individus, que je les ai reconnus, parfois réciproquement, comme frères d'essence dans l'essence même. Voilà pour la petite histoire. Je ne veux pas présenter celle-ci comme une généralité, je ne peux parler que pour ces quelques individus.

Si l'essence primordiale semble ne pas porter d'histoire propre à l'humain, elle possède néanmoins une caractéristique "vibratoire" qui va d'une certaine manière conditionner l'individu. D'autres expériences m'ont révélé que cette essence individuelle reste liée à sa source d'origine, elle en est comme une émanation permanente. Qui plus est elle peut grandir, alimentée par le haut, tout au long de l'existence. Elle peut grandir, alimentée par les autres essences, et elle peut potentiellement grandir jusqu'à unifier en elle toutes les essences de toute l'humanité et de tout ce qui a existé. Il est probable qu'il faille l'éternité pour réaliser cela, et c'est peut-être la direction finale de la création, le tout dans la partie. Dans ce cas, en transposant l'idée de réincarnation sur ce plan, nous pourrions bien être potentiellement la réincarnation de toute l'humanité, et de tout ce qui a porté une essence divine.

Jean-Michel Jutge