mardi 26 mai 2020

Environnement et Libération



J’ai bien conscience que l’environnement humain ne favorise pas un travail de libération. Car toute la structure humaine, le mouvement social, pousse en sens contraire. Pourtant c’est au milieu de cela qu’il faut agir, et qu’il faut faire. Et plus on avance, plus on devient sensible à ce décalage, entre notre démarche, et la tendance commune. Le réflexe qui nait est alors le protectionnisme, et parfois l’isolement. 

Mais le protectionnisme et l’isolement ne font que contribuer à maintenir la tension interne. Il faut comprendre que ce n’est pas la solution, même face à la peur. Et donc apprendre à accepter cette vulnérabilité est nécessaire. Le monde est brutal, blessant. L’amour, la compassion, la compréhension par l’autre, auxquels chacun aspire légitimement font souvent défaut. 

Mais c’est aussi au milieu de cela que l’on avance, et si on ne peut apprendre à l’autre à être différent, nous pouvons essayer d’être par l’exemple et commencer à aimer soi-même, ce qui veut dire là aussi accepter la vulnérabilité. Ce mouvement fait aussi partie de l’ouverture dont j’ai déjà parlé. Il nous faut créer ce qui fait défaut à la nature humaine, et cela ne peut commencer que par soi .

Jean-Michel Jutge