lundi 19 avril 2010

Fondre le "je" dans la Lumière

Le centre de soi correspond à une image, celle à laquelle nous nous identifions, celle de l'idéal que l'on porte, ou du désir projeté qui n'est qu'un fantasme du moi et pousse à vouloir posséder et enfermer dans une boite l'objet aimé qui est l'autre.

Comme l'objet est volatile, impossible à posséder, sauf s'il l'accepte dans sa liberté, donc impossédable tout de même, l'on s'enferme tout seul dans cette boite ne voyant pas que c'est cet acte même qui nous isole de l'objet, de l'autre.

Toutes les autres souffrances, de nature affective, en découlent. Mais le problème n'est ni le désir, ni les peurs, ni l'instinct de possession, car l'on peut aussi aimer se laisser posséder, mais le " je " qui est au centre qui n'est que l'image de soi, le soi qui vit tout ça ; qui est une illusion ne voulant pas disparaitre. Étant une illusion, tout ce qui s'articule autour ne peut être consistant.

Il est nécessaire de voir le " je ", le respirer, le dissoudre, le fondre dans la Lumière. Et l'on sera libre. Étant libre, non pas de l'autre mais de soi-même, l'on pourra aimer sans image, et l'autre est là.

Jean-Michel Jutge