samedi 14 mars 2009

Les voies de Dieu

Nul ne peut prétendre connaître les voies de Dieu. Penser qu'il est dépendant de nos intentions, nos sentiments, notre bon vouloir, c'est le ramener sur le plan des conditionnements humains, là où nous ne savons que réagir en fonction de l'autre et des circonstances. C'est ramener Dieu à notre absence de liberté.

L'acte de Dieu n'est pas conditionné par l'appel. Il peut intervenir envers celui qui ne l'attend pas, l'athée le plus profond, le matérialiste, ou celui qui est enfoui dans l'obscurité du monde, comme il peut ne pas répondre à celui qui l'attend et qui l'appelle, qui espère et qui aspire. Les choix de Dieu ne peuvent être appréhendés par notre esprit humain trop étroit. Tout au plus pouvons-nous espérer qu'il nous révèle une parcelle de ses plans pour la création, l'humanité, et soi-même.

Et lorsque Dieu s'exprime ainsi, directement, il est une brûlure qui nous arrache à notre vie, et nous en crée une autre. La personnalité qui aspire est insignifiante, elle est balayée comme le reste de l'usurpateur. Dieu s'adresse à l'humain. Mourrez intérieurement, vous saurez ce qu'est l'humain.

Mais s'il vous demande votre consentement, c'est qu'il vous considère déjà comme son fils, et sa fille, c'est qu'il s'adresse à l'être bien vivant de votre coeur qui s'est reconnu en Lui. Il ne demandera pas le consentement de la créature et de la bête. Il la laissera croupir dans sa boue ou l'anéantira.

Et si c'est Dieu qui l'a voulu, réellement, il n'y a pas de honte à le dire, il y a juste à baisser la tête, et à prendre la voie qu'il a choisis pour nous. Mais il est vrai aussi que l'homme s'illusionne beaucoup, et que les mots peuvent être une fuite. Mais c'est une erreur que de croire qu'il est seulement la main bienveillante. Il peut aussi nous mettre des claques, et des coups de pieds au derrière. Bienheureux celui qui se ramasse ces coups de pieds là car il est sous Son regard.

Jean-Michel Jutge