samedi 9 septembre 2017

Esprit, Âme et conscience



Comprendre ce que peuvent être l’esprit, l’âme et la conscience dans leurs différences ne peut être qu’expérimental. Il faut voir, et non pas seulement comprendre. Habituellement et pour ce qui constitue la nature humaine, celui qui parle en nous, qui décide, qui pose les actes, qui pense, qui choisit etc, est ce qu’on appelle le « je », un produit de l’esprit, créé par l’esprit et auquel l’esprit s’identifie. Ce « je » c’est toute la conscience de soi, l’expérience, l’image. Il fonctionne à partir de l’ego, mais aussi à partir des sentiments, des désirs, des impressions, de ses conditionnements, ses projections, et aussi ses peurs, etc., la liste peut être longue. 

C’est tout un ensemble structurel avec lequel nous ne naissons pas, mais qui se construit par la suite et tout au long de la vie. Et ceci constitue ce à quoi nous nous identifions lorsque nous disons « moi ». Nous pouvons facilement nous rendre compte que ce moi est totalement arbitraire. Il s’est construit de manière circonstancielle. Il constitue l’illusion du soi. Ce qui s’identifie c’est toujours l’esprit. Libérez-vous de cela, vous redevenez l’humain que vous étiez à votre naissance, enfin, pas tout à fait, car vous avez gagné en lucidité et d’autres choses encore.

L’âme fait partie de l’humain. Le moi fait partie de la conscience, mais la partie de la conscience non intégrée, celle qui est restée infantile, qui fonctionne sur l’affect. On peut donc dire que le moi n’est que la partie de soi qui doit encore grandir et devenir adulte. Mais la plupart des individus sont restés de différentes manières bloqués sur cette partie. La proposition spirituelle consiste souvent à remettre en marche le processus d’intégration afin de devenir parfaitement adulte. Beaucoup s’arrêtent là, ce qui est déjà bien, et ça n’implique pas l’âme ni forcement le Divin. Cette démarche ne concerne que l’esprit et son contenu en tant que conscience.

L’âme est quelque chose de fragile, tant qu’elle n’a pas pris son envol, c'est-à-dire tant que nous ne sommes pas elle. Devenir elle, cela veut dire se fondre, s’unifier à l’âme en esprit et en conscience. Il n’y a qu’un pouvoir divin actif en soi qui peut permettre cela, ou un éveil de l’âme elle-même. Et l’esprit ne le peux que s’il a reconnu l’existence de l’âme et que le soi décide de s’y perdre. Dans tous les cas la liberté est dans l’esprit.

Jean-Michel Jutge