dimanche 19 décembre 2021

Le présent

 

Il n'y a jamais rien de similaire ni de répétition dans l’existence. C'est nous qui projetons sur le présent les images et sensation du passé, puis traduisons le présent en fonction de cela. Ceci constitue le filtre de la conscience. Mais la vie est toujours neuve.

 Lorsque nous ne vivons plus que dans l'image et le passé, la vie finit par nous quitter, car nous sommes cristallisés, nous passons à côté des choses, nous interprétons tout, et notre comportement n'est plus adapté au réel. C'est un cas extrême, mais cette réalité est plus ou moins présente chez tout le monde. Cela n'est pas propre à quelques individus, c'est une condition de la nature humaine, quelle que soit notre situation, et presque personne n'en est libre intérieurement parlant.

Jean-Michel Jutge

mardi 23 novembre 2021

Tout individu...



 Tout individu voit l'univers à partir de son propre centre, ce qu'il est, sa propre sensibilité, sa propre conscience, son identité, ses idées et projections etc. Et on ne voit pas, ou très peu, ce qui fait partie de l'autre, car tout cela forme un filtre. Sauf dans l'amour, où nous devenons l'autre pour ce qu'il est dans l'instant. 

Et même là encore, il faut relativiser, car on ne peut jamais connaître l'autre complètement, qui est un être vivant et donc évolue à chaque instant. Et donc il faut commencer par soi, voir comment tout cela fonctionne dans notre relation avec les choses, les autres et l’univers, sans jugement, sans à priori, pour la joie de découvrir et se découvrir, et la liberté qui en découle.

Jean-Michel Jutge

dimanche 10 octobre 2021

La nature de l'ego

 


Pour comprendre la nature de l'ego, il est d'abord nécessaire de l'extraire de tout contexte particulier, puis de voir simplement son mode d‘expression et sa structure générale.

L'ego fait partie du mécanisme de la conscience. Il se construit à travers l'image et l'expérience, il est au sommet de la personnalité, et sa base est de nature psychoaffective. Entre cette base et ce sommet se trouve tous les éléments de notre personnalité. Il est donc impossible de critiquer ou de juger l'ego sans se juger soi-même. Car ce mécanisme est inhérent à ce qu'est la nature humaine. Il faut donc le comprendre pour en être libre, et c'est tout le travail de connaissance de soi.

Après, que cet ego se projette dans nos activités, et que celles-ci soient d'ordre sociale, personnel, spirituel, matériel ou autre, ce ne sont que des particularités liées à nos choix de vie qui révèlent simplement les situations où nous nous impliquons personnellement et auxquelles nous nous attachons. Se libérer de tout cela nécessite donc de comprendre toute cette nature psychoaffective, celle de nos attachements, comprendre ce qu'est la liberté et l'amour etc. Ce qui est tout un programme et présente de nombreuses difficultés, beaucoup de vigilance, de la sincérité, et une démarche authentique d'intégration de soi. Ne pas simplement chercher à se faire plaisir et contrôler.

Jean-Michel Jutge

      

samedi 4 septembre 2021

Le mensonge

 


Nos mensonges inconscients, ce sont d’abord les histoires que l’on se raconte en les prenant pour la vérité. Elles prennent parfois une forme très particulière, cela commence d’abord avec un mensonge conscient ou par l’acceptation d’une distorsion dans le vrai, et puis on cherche des arguments pour le justifier, ensuite on finit par se convaincre que cela a de la valeur et on crée un système qui en fera une vérité. 

A la fin on a oublié la manière dont tout cela s’est construit et ça devient une vérité admise, revendiquée, un système, voire une autorité. Et c’est comme cela que la société éduque ses enfants dans toutes sortes de mensonges et de comportements devenus la norme et qui sont en général acceptés sans grande réflexion, et sans même l’idée qu’il y a quelque chose à remettre en question. C’est ce qu’on appelle le conditionnement, qu’il soit culturel, social, religieux ou autre, cela revient au même. Et même celui qui réagit contre tout cela, ne fait que répondre à un conditionnement.

Pour mettre à jour le conditionnement, cela commence par la connaissance de soi et celle des mécanismes de la conscience. Mais aussi faire le choix d’une vie juste et intègre, au-delà des intérêts personnels, ce qui n’est pas simple ni évident pour la plupart, mais la seule réponse possible face à l’état de la nature humaine. Ne pas faire ce choix, c’est quelque part contribuer au mensonge global. On voit dans ce fait, qui n’est qu’un élément parmi tant d’autre, toute la difficulté qu’il y a à se changer, et à vouloir faire évoluer ce monde.


Le mensonge volontaire a souvent une cause, la peur, l’intérêt, le désir, l’exploitation, la jalousie etc. d’autre fois non, il peut être pur réflexe, comme un conditionnement, un idéal, une nécessité sans logique, ou même inconscient.

Face à un mensonge qui nous implique, il faut d’abord en comprendre la cause ou l’origine. Et en fonction de cela trouver l’attitude adéquate. Mais chaque situation est différente, et n’appelle pas forcement la même réponse.

De manière générale, il faut faire comprendre que le mensonge, l’isolement, la fermeture, le refoulement, l’égoïsme, la violence, tout ce qui détruit la conscience et l’amour, ne sont pas la solution. Pourtant toute notre société est construite sur ces comportements. On exalte l’image, le profit, le matérialisme, la compétition, l’individualisme etc. Et chacun cherche à avoir sa place au soleil. Mais si nous nous sentons liés à tous les êtres humains, on commence à se pencher sur les vrais problèmes, où qu’ils soient, et trouver des solutions qui soient humaines. Rien n’est facile ni simple, mais chacun avec ses compétences peut agir là où il se trouve, à son propre niveau. 

Et parce que l’on choisira plutôt l’honnêteté, le service, les actes intelligents et créatifs, l’entraide, etc. alors cela aura un impact sur le tout qui peut-être, à un moment donné, fera basculer le monde et la société vers autre chose. Nous en sommes loin, mais il faut voir que notre particularisme individuel n’est pas séparé du tout. Notre petite vie personnelle a des répercussions sur la vie de tous. Et le peu que nous ferons, pour remettre de l’ordre dans notre vie et nos relations, sera toujours mieux que de ne rien faire.

Jean-Michel Jutge

mercredi 28 juillet 2021

Liberté et conditionnement

 

La liberté est-elle quelque chose qui s’atteint ? La réponse est assez paradoxale. D’un côté il y a le conditionnement, auquel nous nous identifions, et qui agit dans notre vie et sur notre état intérieur de différentes manières. Alors bien-sûr il est nécessaire de comprendre tout ce conditionnement, s’en libérer afin de remettre l’énergie et la vie en circulation, afin de pouvoir aborder l’existence sans toutes les projections qui en sont issues et qui orientent fatalement notre perception, notre conscience, et la manière dont nous vivons les choses. 

Mais si on ne s’appuie que là-dessus, on risque fort de n’en voir jamais le bout, car notre conditionnement personnel est lié au conditionnement de l’humanité, qui est lui-même lié à toutes les sphères occultes de la planète, qui sont elle-même liées à toute l’histoire de l’univers etc. ce qui voudrait dire que la liberté complète ne sera là que lorsqu’on aura résolu toutes les problématiques personnelles, celle des autres, du monde et de l’existence totale …. Je ne dis pas que c’est impossible, mais de fait personne ne l’a encore réalisé, car sinon l’être humain lui-même ne serait pas là où il est actuellement. Concernant la liberté, il faut donc envisager une autre piste que celle du déconditionnement, c’est celle de la désidentification de l’esprit. L’esprit est identifié, au moi, à la personnalité, au corps, aux sensations, aux émotions, à la pensée etc. et bien entendu à toute la structure interne formant notre conditionnement. 

Cette identification est le vrai problème. Car d’une part, il n’y a pas besoin de temps ni de travail particulier pour sortir de l’identification. Et il est certain que cela arrive parfois. Mais ces moments de plénitude sont toujours récupéré par l’esprit, dès qu’ils apparaissent, la pensée cherche à leur donner continuité, et nous revoilà dans le temps et l’identification. Mais l’esprit est libre par nature, il s’agit simplement de voir les mécanismes de l’identification, du temps intérieur, de la projection, de la poursuite du moi, tout le fonctionnement de base de l’esprit, de la pensée et de la conscience, pour se rendre compte que finalement nous pouvons être libre à chaque instant, libre de notre passé ou de ce que nous projetons, comme nous pouvons aussi nous y identifier. 

Le mensonge ici consiste à se faire croire que ce n’est pas possible, ou qu’il y a un intérêt à rester identifié, qu’on risque de perdre quelque chose, que c’est trop difficile à atteindre - alors même qu’il n’y a rien à atteindre - ou je ne sais quoi d’autre. Il faut certes beaucoup de sérieux pour se pencher sur ces questions, sérieux veut dire qu’on ne cherche pas à nourrir le moi. Mais c’est à la portée de tous, l’esprit est déjà libre par nature.

Jean-Michel Jutge


mercredi 23 juin 2021

L' Amour du Divin

 

On ne peut aimer Dieu si nous n’aimons pas les humains. Je ne parle pas de sentiments, mais de l’amour qui nous fait reconnaître l’autre comme une partie de soi-même, et qui fait qu’on ne peut y être indifférent. 

Par ailleurs, l’amour du Divin doit passer directement par le cœur, il ne peut s’enseigner. Il devrait être l’aspiration naturelle du fils, ou de la fille, envers le Père qui a donné la vie, et la gratitude qui va avec. 

Alors l’enfant se reconnaît dans le Père, et le Père dans l’enfant. Et l’amour est là. Ce lien là, nous l’avons perdu. Toute la difficulté est de pouvoir le retrouver. Le Père saisie la moindre occasion dans l’existence pour le rétablir, et parfois il viole même notre confort pour y arriver, mais le problème ne vient pas de Lui. Il est là, attends et patiente que l’être humain puisse s’ouvrir, grandir, et tourner son regard non plus vers lui-même mais vers ce qui fait la vie.

Jean-Michel Jutge

dimanche 23 mai 2021

La vie intérieure

 

La vie intérieure est unique pour chacun, même s’il est possible d’en déterminer des constantes universelles. Aussi, il est impossible d’établir une règle ou une loi précise de ce qui peut être vécu, et applicable à tout le monde. C’est à chacun d’arriver à déterminer pour lui-même ce que peut être la réalité des expériences intérieures, d’où elles viennent, et quelles sont leurs illusions. Et parmi celles-ci nous pouvons distinguer deux types d’expériences, celles de l’esprit, et celles de l’âme.

La conscience par exemple est capable de générer toutes sortes d’expériences d’une grande clarté perceptible, même si elles sont parfois de l’ordre du symbole. Les visions de la conscience n’ont tout de même pas l’impact transformateur que peut avoir une initiation de l’âme ou de la Lumière divine, bien que ces expériences puisse être unificatrices, ou révéler les mouvements profonds de la conscience. Il faut savoir reconnaître ce type d’expériences et les distinguer de celles de l’âme. Cela se passe dans les mouvements du soi. 

Tout le problème consiste à ouvrir des brèches dans la forteresse de notre conscience pour que celle-ci devienne malléable et qu’on puisse la transformer. Alors il arrive, notamment sous l’effet du travail intérieur, que la limite entre la conscience personnelle et la conscience collective s’atténue, voir disparaisse. Alors, on peut aussi vivre toutes sortes d’expériences en rapport à cette conscience collective.




Là où c’est intéressant, c’est lorsque l’âme et la Lumière divine ouvrent elles-mêmes des brèches dans tout cela et y introduisent la Lumière, nous révélant la nature réelle de soi et du monde. L’expérience devient alors initiatique et fait évoluer l’âme, modifie l’état énergétique et nous réaligne sur le vrai. 

Lorsque ces trois éléments ne sont pas présents, évolution de l’âme, modification de l’état énergétique, et réalignement, c’est que ce sont des expériences de l’esprit. Et cela même si elles sont lumineuses, touchent à la conscience ou sont de nature archétypales. Parfois les expériences de l’esprit sont aussi induites par la Lumière divine. Mais ne pouvant atteindre les profondeurs la Lumière se mélange avec toutes sortes de choses, rêves, symboles, désirs. Il faut alors savoir discriminer la part de ce qui vient de la Lumière et celle qui vient de soi ou d’ailleurs.

Et il y a aussi les expériences du monde astral, qu’il faut aussi apprendre à reconnaitre, qui peuvent être puissantes énergétiquement ou émotionnellement, mais non de nature absolue.

Le travail de la Lumière de Grâce, en ouvrant  la sensibilité sur toutes les dimensions, peut appeler toutes ces expériences indistinctement. Mais dans un stade de développement ultérieur tout se purifie et il ne reste que la Lumière divine et son travail de transfiguration.

Jean-Michel Jutge

samedi 20 mars 2021

L' Âme et l'esprit


L’action de l’âme et celle de l’esprit ne sont pas les mêmes. L’âme sait les choses sans avoir besoin de les penser, elle s’exprime dans l’amour, l’intelligence pure et la créativité. L’esprit raisonne, suit sa logique, pense le monde bien souvent, avant de l’appréhender. L’action de l’âme est spontanée, bien souvent on la découvre en même temps qu’elle s’exprime, elle s’appuie sur le réel. Alors que l’action de l’esprit procède souvent du connu, du passé. Il est intéressant de distinguer en soi ces deux aspects. 

Leur devenir est l’unité, l’âme est l’esprit doivent finir par fusionner. Vous êtes à ce moment-là entièrement l’âme, le « je » ne se situe plus dans l’esprit. Il n’y a d’ailleurs plus de personnalité dans le sens que l’on donne habituellement à ce mot. Chaque être humain en potentiel peux vivre cette croissance spirituelle ou incarner le Divin. Nous devrions tous être des dieux, à l’image du Dieu unique. Mais entre ce que devrait être l’humanité et ce qu’elle est, il y a un fossé immense que bien peu tentent de combler.

Jean Michel Jutge

samedi 23 janvier 2021

Réalisation du soi

Qu’appelle-t-on la réalisation du soi ? Car ce mot a plusieurs significations selon à quoi les auteurs se réfèrent. Certains en parlant du Soi parlent de Dieu, d’autres de la conscience dans son aspect universel, d’autres encore de la conscience individuelle, personnelle, ou bien encore de l’âme, du moi etc. Donc à quoi se réfère-t-on lorsqu’on parle du soi ?

Toute forme de réalisation, au moment où elle est vécu, est accompagnée de fortes énergies, émotions, découvertes, prises de conscience etc. avec toujours une ouverture de la sensibilité dans une certaine direction, c’est chose naturelle. Parce que le moment est neuf, la vie est alors intense. Mais il faut différentier l’intensité de cet instant, de l’ouverture produite. L’ouverture avec le temps reste mais peut perdre de son intensité de vie, car elle s’intègre, elle finit par faire partie de nous, nous la vivons alors naturellement. 

Mais cela ne présume pas qu’il ne puisse y avoir d’autres réalisations et ouvertures, d’autres découvertes qui créent d’autres intensités de vie, émotions ou énergies. En fait il ne faut s’attacher à rien, la vie est un renouvellement perpétuel. A travers elle nous découvrons, nous grandissons, et si nous allons toujours de l’avant, sans nous arrêter à rien mais en mesurant tout de même chaque fois toute la portée de nos réalisations, alors notre route est parsemée de réalisations diverses, apportées par la vie elle-même et le Divin, jusqu’à ce que l’intensité elle-même devienne naturelle et que l’expansion soit permanente. Pour cela le soi lui-même doit avoir disparu, mais tout dépends de ce que nous appelons le soi.

Jean Michel Jutge