mercredi 13 novembre 2019

Mort Intérieure et processus Christique


Le processus de la Lumière de Grâce en se développant à partir de l’âme finit par créer une double nature, celle qui part de la personnalité psychique, et celle qui part de la personnalité animique. Les deux peuvent coexister mais aussi parfois se contredire, chaque fois que la personnalité psychique va à contresens de l’âme. D’où l’importance d’une collaboration et d’un alignement de la personnalité psychique, c'est-à-dire du moi, ou de l’ego, qui doit créer les conditions du développement de l’âme, et accepter au final de perdre ses pouvoirs au profit des vertus de l’âme, jusqu’à ce que l’identité du moi elle-même finisse par se fondre dans l’âme. Il n’y a plus alors de double nature, nous devenons l’âme elle-même après être passé par la mort intérieure.

Les mécanismes de la mort intérieure et ceux du lâcher prise sont universels et s’adressent à l’homme de tout temps. D’autres en ont parlé avant moi, d’autres en parleront après moi, chacun à sa manière, et cela tant que ces processus ne seront pas choses naturelles et accomplis au sein même de la nature humaine. Car force est de constater que s’il n’y a rien de nouveau, tout cela n’a pas encore été réalisé dans les fondements de la nature humaine, et peu s’intéressent encore à la question.

Il faut d’ailleurs distinguer ce qu’on appelle la mort intérieure dans le processus de la Lumière de Grâce, et le mécanisme du « lâcher prise » tel qu’on en parle habituellement. Le lâcher prise implique la conscience et l’esprit, il n’y a pas besoin de l’âme pour cela, ni même d’une quelconque intervention divine. D’ailleurs l’intervention divine ou l’âme compliquent en général la question du lâcher prise, car en responsabilisant l’individu sur un plan universel elles déplacent le problème et le travail ne peut plus avoir lieu sur le seul plan de l’individu. Il implique alors les mécanismes de la conscience collective. Pour ne prendre qu’un exemple, si l’on aborde la question du lâcher prise à travers le bouddhisme d’où il est en grande partie issu, le processus d’éveil mis en œuvre ne concerne que l’individu et se limite à sa propre problématique sans qu’il y ait besoin d’une intervention de Dieu ou de l’âme. Une simple libération des peurs entrainera le lâcher prise, ce qui est déjà beaucoup et un gros travail pour certains.

La mort intérieure dans un processus christique correspond à une extinction du soi et une renaissance dans l’âme. Ce n’est pas une réalisation du soi. La conscience n’est pas réalisée, elle meurt et l’identité avec, c’est pour cela qu’on parle de mort intérieure. La renaissance se fait dans une autre nature, celle de l’Être, et dans une nature universelle. Cela participe de la transfiguration de l’esprit, on rentre dans l’éternité, ou l’immortalité de l’esprit qui devient indissociable de l’âme. Cela n’a rien à voir avec le concept de réincarnation.

Alors, tout ceci sont différentes directions d’évolution qui s’offrent à l’homme. Il y en a d’autres. Et autant l’individu que l’humanité sont libres de choisir là où ils veulent aller, même dans l’autodestruction. Pour ma part je ne cesserai de toujours chercher à aller plus loin, mettre à la portée de l’humain le résultat de mes découvertes, et l’inciter au changement, avec les quelques outils dont je dispose.

Jean-Michel Jutge