mardi 29 décembre 2009

Le Coeur

Au centre, si nous parlons du coeur, il y a Dieu, l'infini, l'univers, la création. Ce mystère-là nous ne le comprenons pas, le coeur est comme une fenêtre ouverte sur le tout, ce n'est pas la fenêtre des sens, c'est l'autre coté réalisé par l'enstase, donc pas de centre.

Le coeur est le point de convergence de toute l'existence. La conscience, l'esprit, l'âme, le divin, l'expérience, tout en finalité est vécu là, même si de là chacun des aspects trouve son prolongement dans sa sphère propre. Prenons l'exemple des sens. Ils véhiculent l'information pour la transmettre à l'esprit, puis l'esprit la mature pour la rendre cognitive, la cognitivité est finalement retransmise au coeur. Cela construit la psyché, ou l'âme selon notre état intérieur. Mais vivant à la périphérie de soi, on n'a véritablement conscience que de ce qu'il se passe à la périphérie, dans les sens, c'est pour cela que l'on y attache beaucoup d'importance. Plus on va profondément, plus cela nous échappe, et au centre nous n'existons pas. Le pourquoi de cela peut trouver de nombreuses explications, mais mieux vaut le prendre comme un fait, une réalité de l'humain.

C'est par la connaissance de soi que l'on peut finir par ouvrir le chemin vers le coeur. Mais dans le cas de la particule, il y a comme une grâce qui vient du centre et qui l'éveille jusqu'à purifier la conscience, l'esprit, les sens et finalement le corps. Bien sûr les deux chemins peuvent être menés de pair ce qui ne fait qu'accélérer les transformations.

Pour que l'activité de la particule devienne naturelle, le centre de la conscience doit y mourir. Notre centre c'est notre ego. C'est donc le soi, le soi ordinaire. Et que l'on ne se dise pas "je n'ai pas d'ego". Même si l'esprit est libre de la personnalité, même si l'on n'a plus de personnalité du tout, il y a une mort intérieure qui doit se faire dans la particule. Il n'y a qu'en la vivant que l'on peut comprendre la nature de cette mort, et cette mort ne peut se faire sans s'être totalement tourné vers l'autre, c'est comme un double mouvement, le don total de soi qui mène à la mort totale de soi, qui ne se fait pas automatiquement mais en toute conscience, on sait ce que l'on fait, on prend la responsabilité de sacrifier le soi. Je sais que c'est difficile à comprendre, et même anti-naturel, dans un monde où tout est fait pour exalter le soi, même souvent la spiritualité.

Jean-Michel Jutge

mercredi 16 décembre 2009

Histoire de chat

Les animaux ont une conscience et un esprit, mais pas d'âme, pas de particule divine dans le sens humain du terme. Ils n'ont donc pas la possibilité d'auto création et de liberté que nous avons. Toutefois, leur esprit est néanmoins sensible au pouvoir créateur de l'être lorsqu'il vient sur eux de l'extérieur. Ainsi cela leur permet éventuellement d'évoluer. C'est comme cela par exemple que nous pouvons voir des colombes de lumière accompagner parfois les apparitions Mariales.

A propos de l'évolution des animaux, voici un témoignage vécu : Il y a quelques temps de cela un chaton était mort dans le jardin. Sa mort n'était alors que de quelques heures. La lumière était forte en moi car nous l'avions travaillée depuis la veille. En voyant ce chaton recroquevillé sur lui-même et avec lequel nous avions joué, je me suis interrogé sur la possibilité de le ramener. J'ai tendu la main, dans un espoir sans conviction de le ranimer. Alors son esprit fut happé par ma main et la Lumière présente. Je ne m'attendais pas à cela. C'est vraiment sorti de son cerveau et système nerveux, toute la conscience du chat avec son esprit est passée en moi, dans mon cœur. Quelle ne fut pas la surprise de ce chaton de se réveiller là. Le plus étonnant, c'est qu'il garda son autonomie, et je portais un chat à l'intérieur de moi comme une entité propre. C'était amusant au début, mais ce devint après plusieurs heures, assez pénibles.

La tête du chat sortait de temps en temps pour jeter un oeil à l'extérieur, il jouait à l'intérieur de moi, montait dans mon propre esprit, courrait après des souris imaginaires, j'en ai même croqué une à travers lui, berk ! Mais j'ai découvert aussi quelle jouissance c'est pour un chat de manger des souris, c'est incroyable comme la nature fait les choses... J'animais mon cours de yoga et il était là, observait, rassuré, amusé... Après quelques heures le chat s'est risqué à faire un pas en dehors de mon propre champ aurique.

Et il a disparu presque une demi-heure pour revenir dans son nouveau chez lui. Au bout de quelques jours je n'en pouvais plus. J'ai prié Dieu de m'en débarrasser. C'est Jésus, si je me souviens bien, qui de sa main, l'a fait monter dans le plan de la Lumière. J'étais soulagé. Mais par la suite le chat refit son apparition. Je découvrais à chaque fois l'esprit d'un animal qui évoluait dans la Lumière. Il avait vite grossi pour devenir adulte. Chaque fois qu'il apparaissait son pelage était différent. Une fois alors que je me couchais, il a surgit dans le noir, bondissant vers moi, le pelage strié de phénomènes énergétiques bleutés, pour disparaître ensuite, juste pour me faire un petit coucou, comme ça. Une autre fois, il est arrivé en compagnie d'un congénère qui le précédait dans leur course, pour me présenter son nouvel ami et maître chat. Un chat plus gros, mais plus évolué aussi, ils avaient tous les deux la même robe brune dans une imitation parfaite. Une autre fois il est apparu, doté d'une conscience enveloppante que bien des êtres humains pourraient lui envier.

Une autre fois il est venu me montrer de quoi il était capable, comment il pouvait chasser les mauvais esprits, être d'une certaine manière un chat protecteur, la maîtrise que lui-même avait acquise. Et toujours dans la Lumière. Mais à aucun moment il n'a quitté sa nature de chat, c'est à dire qu'il ne peut évoluer dans des dimensions qui sont proprement humaines, seul son esprit évoluait en acceptant une force divine qui perfectionnait son esprit de chat. Jusqu'où pourra-t-il évoluer ainsi ? Je l'ignore, et ça fait un moment qu'il ne m'a plus rendu visite.

Jean-Michel Jutge

jeudi 26 novembre 2009

Être et conscience

La vraie question de la transformation intégrale ne concerne pas seulement la conscience. Si la conscience est bien le premier obstacle, la résolution de cet obstacle n'entraine pas forcement la résolution du problème de la vie et de la mort. La réponse absolu à l'état actuelle de la conscience, qui est une conscience morcelée, auto-centrée, qui ne reflète que sa propre image, qui s'enracine dans le passé, la réponse est l'unité, l'ouverture, l'abandon de soi.

Pour autant cette ouverture et cet abandon de soi ne suffisent pas pour nous faire découvrir les racines de la mort et les conditionnements du vital et du corps, qui se trouvent plus profondément enfouis. L'unité de la conscience amène la paix, la non-dualité, et la plus parfaite expression individuel de soi qui ne soit pas égotique. Mais elle ne résout ni le problème de la mort, ni ne donne les réponses fondamentales à l'existence humaine, ni forcement la destiné et le devenir absolu du monde et de la création, dont celle de l'homme en tant que partie du tout. Pour cela il faut autre chose, la conscience ne suffit pas.

Et c'est là qu'intervient l'Être, dont la nature n'est ni conscience, ni énergie, ni matière, mais qui peut les porter tous trois, les intégrer en sa nature et leur donner une nature absolu. Celui qui vit dans l'Être vit hors de ce monde. Il le transcende. Et tout en le transcendant il connait les facteurs causaux de la manifestation, il peut donc agir dessus, et révolutionner le monde.

L'Être peut être actif alors même qu'on n'en soupçonne pas l'existence, jusqu'à ce qu'il se révèle au soi. Alors on s'aperçoit qu'il a toujours été là, et même que sans lui, nous n'existerions même pas.

Il ne faut pas confondre la conscience et la nature d'être. Car il est facile d'être conscient du corps. Pratiquez du hatha yoga quotidiennement en développant cette conscience physique, si vous ne l'intégrez pas, vous ne ferez qu'un super égo du corps, car la conscience non intégrée forme l'ego. La conscience ne suffit pas. Elle a construit les schémas et les lois de fonctionnement de l'organisme, mais elle est arrivée à ses limites. Si l'humanité veut aller plus loin, il est temps de passer à autre chose.

Un corps libre de toute conscience, donc de tout schéma, participe pleinement à la vie, car plus rien n'entrave l'énergie, tout au moins rien issu de la psyché, du moi conscient. Car il n'y a pas que le "moi" qui paralyse le corps. Il y a aussi des phénomènes vitaux liés souvent à l'énergie cristallisée issue ou non de traumatismes, de blessures, ou du champ vital environnant bien souvent très bas vibratoirement, ou issus de mondes parallèles comme le monde astral ou d'autres choses encore. Et il y a les blessures du corps, écorché par la vie, car n'ayant pas eu la force intérieure d'y faire face totalement car portant un lourd héritage subconscient ou génétique issu de l'histoire des hommes et de la nature. Libérer le corps de la souffrance, c'est le libérer de tout cela. Mais sans aller jusque là, on peut déjà libérer l'esprit, si l'on comprend comment nous sommes responsables de nos prisons.

Et donc, il faut bien que le corps se libère de la conscience, pour qu'elle n'interfère plus à sa vie, et que le véritable habitant de ce corps puisse y prendre sa place, car l'Être n'est pas dissocié de la vie qui l'habite. Et pour cela il faut comprendre toute la nature et la structure du moi jusque dans ses racines inconscientes, celles qui prennent racine dans le corps, là où est la peur, là où sont nos désirs les plus cachés. Car tant que le moi étends sa suprématie, l'esprit reste prisonnier et identifié à une nature qui n'est pas sienne, et l'Être ne peut prendre sa véritable place. Il n'y a pas d'autres solutions. Peut importe le chemin. S'il mène en ce point, nous passerons la porte étroite.

Jean-Michel Jutge

samedi 31 octobre 2009

Swami Ramalinga

Je souhaiterais donner mon témoignage sur la réalisation spirituelle de Swami Ramalinga appelé aussi Vallalar, et son action toujours présente en notre monde. Si je choisis ici de le faire, c'est parce que je pense que cela peut avoir un intérêt pour le chercheur sincère, parce que Ramalinga est peu et mal connu, mais également parce que je pense qu'il aura un rôle de plus en plus important à jouer à l'avenir dans la spiritualité du monde. Vallalar est né en 1823 et s'est dématérialisé en 1874.

Je me suis rendu il y a quelques année sur le lieu où il vécu en Inde. Nous avons été accueillis par des disciples du Swami. Il n'y avait pas d'activités apparentes très développées. Il faut dire que nous n'avons pas pu rester très longtemps. On nous a fait méditer à l'entrée de son habitation d'où il a un jour disparu, hermétiquement fermée, et impossible à visiter, gardée précieusement comme un écrin. Nous sommes allés également dans le sanctuaire où est conservée cette flamme sous la surveillance permanente d'un disciple, symbole du soi illuminé. Nous avons été assez choqués de l'attitude des disciples, lorsqu'ils frappèrent violemment le responsable de la flamme qui nous avait accueillit avec bonheur sur le perron du temple. Nous avons cru comprendre par la suite qu'il s'était engagé à ne jamais quitter le temple et à surveiller la flamme de jour comme de nuit afin qu'elle ne s'éteigne pas.

Mis à part l'intérêt que je portais à la vie de Ramalinga et à sa réalisation spirituelle, le passage en ce lieu ne m'apporta pas grand chose. J'eu l'impression que les disciples vivaient sur un passé disparu, dans un système figé et routinier transformé en tradition. Mais je peux me tromper.

Je me suis intéressé par la suite à certains écrits publiés en Inde sur la vie et la réalisation de Ramalinga, sa transformation physique. Puis l'on m'a offert un ouvrage édité par T.R. Thulasiram, un membre résidant de l'ashram de Sri Aurobindo à Pondicherry. Ce livre fait état de la transformation de Ramalinga et du parallèle de cette transformation avec le processus du Supramental. Vallalar rendit visite à l'auteur de ce livre dans sa maison en 1981, dans un corps physique irradiant de lumière. La particularité de ce livre est qu'il fut stocké avec d'autres sur le lieu de l'apparition. Lorsque je le reçu, il portait et rayonnait lui-même la Lumière de Grâce. Je pu grâce à cela entrer en contact avec le Swami Ramalinga.

Par la suite je reçu de sa part plusieurs initiations fondamentales ou darshan, l'une sur la nature de l'Eveil tel qu'il le réalisa, une autre sur la Grande Lumière de Grâce elle-même, une autre encore sur la nature du corps immortel qui passe par elle... Si je parle de cela, c'est pour indiquer que malgré sa disparition de la surface de ce monde, Ramalinga a rejoint le flot des initiateurs qui ne cessent d'agir pour le bien de l'humanité. La recherche et l'ouverture en son action universelle appelle d'une manière ou d'une autre la Grâce, et cette Grâce deviendra de plus en plus accessible au fil des temps.

Pour avoir expérimenté à la fois la Grande Lumière de Grâce et le processus du Supramental de Sri Aurobindo, je peux affirmer que s'ils procèdent du même domaine de l'absolu, ils n'en constituent pas moins deux processus de développement différents. Le processus de la Grande Lumière de Grâce et une pure expression de l'Amour et de la Compassion Divine, son mode d'expression est différent de celui du Supramental. Pour autant, comparer les deux processus n'a guère de sens, il faut les vivre, et comme toute forme d'expression de l'absolu chacun a son rôle et participe de la grande évolution.

Son Mantra :
Arut Perun Jothi, Arut Perun Jothi ; Thanip Perung Karunai, Arut Perun Jothi
Vaste Lumière de Grâce, Vaste Lumière de Grâce ; Suprême Compassion, Vaste Lumière de Grâce

samedi 17 octobre 2009

Humain

Qu'est-ce que l'humain ? Avec son corps, ses sensations, ses émotions, son intelligence, sa capacité d'aimer ... Est-ce notre pensée, notre conscience, cette entité autour de laquelle tourne l'existence et qui est incapable de voir le monde autrement qu'à travers son propre regard, ou est-ce autre chose ? Car il existe bien autre chose en nous. Mettez fin au soi, dans sa construction psychologique faite de conditionnements, d'images et de croyances, d'idées et de théories, de concepts, de dogmatisme qui frise le fanatisme religieux même si nous l'appelons autrement. Mettez-fin à toute idée que vous avez de vous-même.

Mettez fin même à l'existence du soi. Que reste-il ? Il reste l'humain dans l'excellence du terme. Un humain qui au centre est être et fonde sa nature sur autre chose, un autre chose qui s'enracine dans le coeur. Et celui-là est beaucoup plus réel que l'autre, étant éternellement lié à l'existence, au-delà de tout conditionnement et de toute culture, c'est l'humain présent en chacun qui reconnait l'humain en l'autre et capable de communier avec la nature et toute l'existence. Mais pour le découvrir, combien de dépouillement, de remise en question, d'abandon de soi faut-il, pour s'apercevoir que derrière toute la futilité de notre existence il a toujours été là.

Jean-Michel Jutge

mardi 8 septembre 2009

Le Yogi Christ

Pour donner quelques précisions à propos de Babaji, la réalisation physique de son immortalité est passée par le processus de la kundalini. Certains auteurs dont je ne citerai pas le nom assimilent cette réalisation au processus du Supramental, c'est une erreur de compréhension. Si le Mahavatar Babaji est aussi parfois appelé le yogi Christ, c'est parce que toute réalisation divine qui a lieu dans le corps nous fait réaliser en même temps le Christ. Ainsi, que cette mutation du corps passe par la kundalini, le Supramental ou toute autre forme d'expression de l'absolu, à chaque fois le Christ en finalité est réalisé.

Mais le Christ ici n'est pas Jésus l'homme, c'est Dieu. Le Christ est Dieu lorsqu'il rencontre l'homme dans la matière, c'est à dire plus profondément que la conscience, plus profondément que la sphère vitale, plus profondément même que ce que certains appellent le physique subtil. Le Christ est Dieu dans son individualisation la plus complètement humaine. La particularité de Jésus est qu'il fut un avatar direct du Christ. Sachant cela il est probable que Sri Aurobindo ou Mère seraient devenu également des Christs si leur matière physique avait muté dans le Supramental, c'est une loi universelle. Ils seraient alors soit toujours sur cette terre, soit auraient quitté ce monde avec leur corps, car le corps devient indissociable de l'âme.

Quant à Babaji, s'il est toujours en ce monde depuis presque 2000 ans, c'est par pure compassion pour l'humanité, et il reste un acteur permanent de l'évolution de cette terre. La science du kriya yoga telle qu'il l'a développé intègre à la fois le processus de développement de la kundalini, et celui de réalisation de la divinité dans le corps, donc de réalisation Christique. Il ne faut pas confondre cette science avec certains autres yogas tel le siddha yoga qui est un processus de kundalini rattaché à shiva et aux divinités de l'hindouisme, ou encore avec les différents tantras de même nature. Les résultats et la finalité ne sont pas les mêmes et les dieux de l'hindouisme comme ceux d'autres traditions plus antiques ne peuvent nous mener vers l'immortalité ni même vers le Suprême.

Jean-Michel Jutge

samedi 15 août 2009

L'esprit et la conscience

L'autre point qui a son importance est le rapport entre la conscience et l'esprit. La conscience a principalement pour rôle la reconnaissance, nous parlons bien entendu de la conscience ordinaire, pas de la conscience divine qui intègre en elle d’autres qualités. C'est-à-dire que c'est la conscience qui nous permet de reconnaître les choses. De tous les événements qui se passent en cet instant à l'intérieur de votre esprit il se trouve un certain nombre de chose que vous n'allez pas fixer, que vous allez bien vivre mais qui ne feront que passer. Pour ces choses l'instant d'après c'est comme si elles n'avaient pas existé pour vous, parce qu'elles n'ont pas laissé de trace à l'intérieur de vous. Hors, les événements qui vont laisser une trace ce sont les événements que vous allez fixer dans votre conscience. Est-ce que vous comprenez cela ? Et la mémoire que vous portez de ces choses n’est rien d’autre que la manière qu'à le cerveau de se connecter à la conscience.

Mais la conscience n'est pas seulement la somme de toute la mémoire. Dans toute cette conscience se trouvent aussi de nombreux éléments qu'on ne peut se mémoriser car ils se trouvent à des niveaux trop profonds pour cela, comme les mémoires organiques et en générale notre mémoire est très sélective, très limitée dans ses capacités. Et il n’y a qu’en ouvrant notre conscience sur la conscience totale que l’on peut avoir accès absolument à toutes les mémoires et tous les aspects de la conscience.

Penchons nous un peu plus sur la biologie interne de l'organisme, et considérons l'être intérieur animique comme n’étant pas étranger au corps mais faisant parti de notre véritable nature humaine. C'est-à-dire qu’il est un héritage en tant qu'être humain, le véritable habitant de ce corps. Parallèlement à cela se trouve également la construction de notre personnalité qui elle est soumise au conditionnement. Dans cette approche, nous ne pouvons que constater que l’esprit est lui-même soumis à la vitalité et fonctions pulsionnelles du corps et à la volonté de la personnalité à travers le moi et l'ego, l’esprit n’est pas libre. En général l'esprit est dirigé par tout cela.

Par exemple si vous avez peur de quelque chose toute la tension de votre esprit est tournée vers cette peur, soit dans un mouvement de vigilance soit dans un mouvement de fuite. Dans la fuite on essaie de se voiler la réalité, on ne veut pas voir, on ne veut pas prendre contact avec la réalité qui nous fait peur, d’où le mouvement de fuite. Là l'esprit est soumis à la volonté et l’exigence de « la peur ». Ou lorsque vous avez un désir pulsionnel, qui fait parti du domaine du vital, de l'animalité de l'être humain, toute la tension de l'esprit est portée vers l'objet du désir, avec toutes les projections de la conscience qui vont avec. Avec un peu d’observation vous pouvez comprendre le fonctionnement de tout cela. L'esprit est dans ce cas soumis à l'instinct, à l'animalité, au moi ou au corps.

Mais l'esprit en lui-même fait aussi parti de notre nature humaine. On le porte indépendamment de tout ce dont je viens de parler et de toute notre personnalité. Hors, comme tout le reste de notre nature, cet esprit doit aussi pouvoir entrer en unité avec la Divinité, avec l'absolu.

Et lorsque l'esprit s'ouvre vers l'absolu comme on essaie de le faire à travers le processus de la Lumière, il perd petit à petit ses liens avec la nature inférieure et il établit des liens avec la nature supérieure. Et plus ce contact va être étroit et plus cela va aller dans ce sens. C'est à dire qu’à un moment donné il n'est plus commandé par la nature inférieure mais il devient, il apparaît, il se forge sous la volonté supérieure. Il est difficile de trouver les mots adéquats pour décrire cela. Hors, les lois qui régissent cette volonté supérieure ne sont pas les mêmes que les lois qui régissent la nature inférieure. Cela est compréhensible. Ce qui veut dire que le mouvement de l'esprit ne va plus être soumis à une nature inférieure ou de moins en moins au fur et à mesure du développement du processus.

Plus on va l'ouvrir à la nature supérieure et plus la loi de la nature supérieure va s'exprimer au sein de cet esprit, puis à travers l'esprit au sein de la conscience et au sein de l'organisme. Ainsi l’objectif principal de cette ouverture est d'essayer de faire rentrer la lumière au sein de l'esprit pour que justement le contrôle de notre nature rentre petit à petit sous le contrôle de la Divinité.

Alors il arrive un moment où il y a véritablement un basculement, c'est-à-dire que plus rien de l'esprit n'est soumis à la nature inférieure et il est totalement au service de la nature supérieure. Je dis au service, mais en réalité il n'y a plus de séparation. Le Divin est présent au sein même de l'esprit.

Dans tout ce développement, et même s’il y a une partie de nous qui est Divine, le Divin en tant que tel nous dépasse largement. La partie du divin en soi est personnelle et s’établit dans le cœur autour de la particule divine. Mais il existera toujours la partie du Divin qui est infini, infiniment plus vaste, et qui nous échappera toujours en tant qu’être ineffable. Cet Ineffable n’est accessible que par le lien, par l'unité que l'on peut établir avec Lui, sachant que cette unité elle-même construit l’âme dans la découverte et l’ouverture permanente à cet inconnu. Ainsi la totalité du Divin restera toujours inaccessible à l’homme. Par contre toute notre nature personnelle doit et peut être Divinisée, ce qui est tout un travail et un tout un autre problème.

Nous pouvons donc considérer ce double aspect dans notre relation au Divin, l'aspect du lien que l'on peut établir avec le Seigneur incommensurable et l'aspect de l'incarnation de ce Divin dans notre nature pour transformer toute cette nature. Ce sont deux problèmes et deux approches différentes. Il est possible de travailler sur les deux bien entendu.

Jean-Michel Jutge

dimanche 19 juillet 2009

La vie après la mort

L'être humain se pose beaucoup de questions sur ce que peut-être la vie après la mort, questions toutes légitimes, car notre particularité est que nous sommes conscient d'être, et cet être, si nous ne l'avons pas étouffé sous des tonnes de conditionnements vit et sent ce paradoxe de la vie et de la mort comme anormal.

Ce qu'à été notre vie sur terre conditionne notre vie dans l'au-delà, et la majorité des individus ne trouvent guère de salut dans cet au-delà. La vie y est à l'image de ce qu'est le monde, et même pire, car nous ne possédons plus le corps, et avec lui nous perdons cette extraordinaire liberté que la vie organique nous confère. En cet instant, vous avec le choix de vous lever ou non de votre chaise, votre volonté vous dirige.

Mais dans l'au-delà, si vous n'avez pas construit une âme conséquente dont la force suppléera à la perte de votre vie, vous finissez par perdre à plus ou moins long terme vos forces vitales acquises grâce à votre incarnation. Oh pas tout de suite, et certains arrivent à se maintenir des siècles, car le temps ne s'écoule pas de la même manière de l'autre coté. Mais la mort vitale finit par arriver, et le spectre par chuter dans les limbes ou d'autres sphères guère réjouissantes. J'en ai vu grand nombre, de ces sphères, en étant sous bonne protection, car y plonger vous imprègnent de leurs natures perverses, et il faut une bonne raison pour y aller.

Et pour les humains que j'y ai vu ce n'était guère la joie, et c'est peu dire. Alors que font les pouvoirs supérieurs ? Ils agissent. On n'imagine pas tout ce qui est mis en oeuvre pour changer cet état de fait. Mais on n'imagine pas non plus l'importance des pouvoirs de Lumière qu'il faut mettre en oeuvre pour ne serait-ce qu'ouvrir les plans, y faire pénétrer le divin et les pouvoirs transformateurs, ou y sauver les entités humaines qui s'y trouvent afin de les faire monter sous des cieux meilleurs. Et même là encore, s'ils s'y trouvaient, ce n'était pas pour rien, c'est à dire que ce fut pour la plupart le résultat de l'inconséquence de leur vie et l'absence de vie spirituelle salvatrice, car nous sommes des êtres mortels, et malheureusement nous ne savons pas voir plus loin que ce mur de la fin de notre vie sur terre, et bien souvent ce qui s'y passe après compte peu.

Pour ne donner qu'un exemple, il existe dans l'au-delà des champs de batailles où les spectres revivent indéfiniment leurs faits de guerre et leur mort avec tous les traumatismes que cela comporte, et pire encore qui revivent également ceux de leur voisin qui se trouve là dans les mêmes circonstances, un simple regard dans ces sphères peut rendre fou celui qui n'y est pas préparé, et il y a pire encore, les mondes de la Géhenne ne sont pas un mythe. L'au-delà n'est donc pas très réjouissant. On peut penser que c'est horrible, et c'est vrai, quel Dieu a pu faire cela ! Mais tout cela n'est que le produit des hommes et de son ignorance.

Ces mondes ont pour une part été crées par la conscience pervertie conjuguée des hommes et des démons, pour une autre part sont nés du chaos et de l'état inachevé de la création, et pour une autre part encore nés du monde rebelle, cet univers qui a été créé dans l'univers de Dieu par de puissantes consciences qui l'ont rejeté. Qu'on les appelle Asuras ou autre n'a pas d'importance. Mais l'homme pourrait échapper à tout cela s'il n'avait pas détourné son regard du divin. Le problème est là, Le Seigneur des mondes a voulu donner à l'homme la possibilité de le seconder dans cette création, car il ne pouvait intervenir directement sans risquer de l'anéantir.

Ainsi l'homme a vocation d'être cocréateur. Mais le fait est que tous les pouvoirs contraires se sont ligués contre lui afin de l'empêcher d'accomplir cette vocation. Et c'est ainsi que la terre devient l'enjeu d'une guerre cosmique et transcendante où s'affrontent à leur manière la Lumière et les ténèbres. Et nos propres guerres ne sont que l'effet apparent et extériorisé de ces ténèbres, car nul être intelligent ne saurait cautionner une guerre. L'homme vit comme un pantin soumis à ses instincts primaires et son ego hypertrophié, l'un produit de la nature, l'autre du monde rebel.

Alors face à cela que peut-on faire ? Si les mondes de l'au-delà dans lesquels se trouvent les humains n'ont pas encore été tous purifiés c'est bien parce qu'ils sont liés à l'homme et à tout ce que j'ai cité précédemment. Et si l'on comprends la difficulté qu'il peut y avoir à changer ses propres instincts et orgueils, on comprends alors toute la difficulté que peuvent avoir les mondes de Lumière ou le divin à changer les différentes sphères. Et il n'y a que parce que l'homme va évoluer, dans sa chair, son esprit et son âme, qu'il pourra alors intervenir sur toutes les sphères qui lui sont liées. Ainsi le sort pour ces spectres est étroitement lié au devenir de l'humanité. Et parce que chacun d'entre vous accomplira l'oeuvre de transformation de la conscience, du corps et de l'énergie, alors cela se répercutera sur les dimensions correspondantes, et le changement final de la terre illuminera toutes les sphères qui lui sont attachées.

J'ai décris là la situation extrêmes de ceux qui n'avait pas ou peu d'âme développé, ou de psychique si l'on préfère. Mais entre ceux-là et ceux qui vivent dans les sphères divines avec un psychique conséquent, on voit tous les intermédiaires. Il y a des situations cristallisées, des situations évolutives, des situations dégénératives. Mais dans tous les cas c'est ce que l'on aura fait dans le courant de notre vie et quelques fois même son dernier acte, qui conditionnera la suite. A partir de là, sortir d'une situation inconfortable ne dépend plus de nous mais plus souvent de la Grâce qui peut éventuellement s'exprimer en ces mondes à travers tous ceux qui oeuvrent pour la fécondation et la transformation de ces sphères.

Jean-Michel Jutge

samedi 4 juillet 2009

Les 3 foyers

En fait trois foyers existent dans l'être humain, l'un dans la tête, là où s'enracine la conscience ordinaire, et qui forme l'égo psychique, un autre dans le cœur, là où s'enracine notre nature sentimentale avec son égo correspondant, et le troisième dans le ventre correspondant au vital et son égo, celui dépendant des peurs et des désirs. Chaque être humain est dominé par un ou plusieurs de ces foyers, en général un prédomine, les autres se modelant autour.

Mais tous nous portons les mêmes distorsions de base dans chacun qui sont inhérentes à la structure de nos corps subtils. Seule la forme qu'empruntent ces distorsions feront les différences. Ainsi, tout le monde a des peurs, tout le monde a des désirs, tout le monde a des sentiments, de la conscience, de l'orgueil etc. et tout le monde a des entités dans son être vital, et pas que là d'ailleurs. Le paradoxe, c'est que nous pouvons posséder à la fois le diable et l'ange.

L'esprit est tellement compartimenté et la conscience morcelée qu'ils peuvent se côtoyer dans un même individu sans se rencontrer, à un niveau subconscient ou supraconscient, et cela à l'insu de l'individu même qui les porte. Celui qui ne plonge jamais en lui-même et passe sa vie à se fuir ne saura jamais, sinon peut-être au plus profond de ses rêves et de ses cauchemars, ou peut-être après son décès, à quel point son organisme et la vie qu'il porte possèdent d'habitants et de formes psychiques, psychoénergétiques ou énergétiques tout court.

La fenêtre qui nous ouvre sur la vie du corps et des autres systèmes est minuscule. Dans l'état actuel de l'homme, salutaire est cette inconscience, car éclairez la pièce d'un coup et c'est la folie qui guette l'individu, incapable d'assumer cette révélation et la poubelle énergétique et phénoménale qui nous environne."

A travers le développement de la Lumière de Grâce peut se créer l’unité des trois foyers de la nature humaine, celui de la tête, du coeur et de l’abdomen. Chacun des foyers est relié à sa propre sphère. Celui de la tête est relié à la sphère de l’esprit. Celui du coeur est relié à la sphère de l’âme. Et celui de l’abdomen est relié à la sphère du corps. Le processus de la Lumière, les forces Christiques qui en découlent et le développement de ce processus et de ces forces, sont étroitement liés à l’existence des trois foyers. Ce processus s’enracine sur ces trois foyers en trois points de rayonnement, chacun des points correspondant rayonne dans sa sphère correspondante.

Il faut comprendre que ces foyers ne sont pas seulement situés dans une localisation physique, c’est aussi une localisation par rapport à un espace propre à chacun des éléments qui nous composent. Au niveau de la tête cela rayonne directement dans la sphère de l’esprit. Le foyer du coeur quand à lui rayonne dans la sphère de l’âme, de l’être. Le mot « âme » est ici utilisé dans le sens absolu que lui donne le Verbe Divin. Le foyer du bassin rayonne dans la sphère physique. Mais la sphère physique ce n’est pas seulement la sphère matérielle c’est aussi la sphère vitale correspondant au corps physique.

Le développement de ces trois foyers à travers la Lumière constitue un alignement du processus Christique à l’intérieur de soi et par rapport à l’absolu. Dans ce processus il faut arriver à placer ces trois foyers en activité, et aussi les placer en unité de fonctionnement. Cette unité veut dire qu’ils ne sont pas séparés les uns des autres mais fonctionnent ensembles, dans une unité fonctionnelle. Ils ne devraient pas fonctionner de manière séparée. Mais dans les faits, même si l’on peut les stimuler extérieurement par des techniques ou des transmissions d’énergie, ce fonctionnement unitaire reste difficile à réaliser et maintenir de part la nature humaine telle qu’elle se trouve être habituellement.

Pour que l’unité puisse s’établir, cela doit partir du centre, du coeur. Le coeur est le premier foyer à réveiller dans ce type de travail. Lorsque le foyer du coeur s’est éveillé, l’âme est active, et à ce moment-là suit naturellement à travers le travail et dans le développement du processus, l’activation du foyer de la tête et avec lui l’éveil de l’esprit. Puis dans l’approfondissement du processus le foyer du bassin/abdomen se met aussi en activité à plus ou moins long terme et rayonne dans la sphère vitale et physique. …. Comprenez-vous l’explication des trois foyers ?

Parlons maintenant de la conscience telle qu’elle se manifeste communément chez l’être humain. La conscience et l’esprit sont liés dans la mesure où l’esprit est lui-même créateur de conscience. Mais la conscience est beaucoup plus que cela. Une grande part de la conscience présente à l’intérieur de soi ne vient pas directement de la fabrication de notre esprit, mais est issue de la conscience collective. Par ailleurs si une part de cette conscience se trouve au sein même de l’esprit, ce que l’on appel communément le conscient, une autre part de la conscience n’est pas atteinte ni sous la sensibilité de l’esprit.

Elle fait toutefois partie de soi, c’est ce que l’on appelle communément le subconscient, ou l’inconscient, à ne pas confondre avec le supraconscient qui lui fait parti intégrante de la nature lucide de l’être ou de l’esprit. Si le foyer de la tête est lié directement à l’esprit, il faut le distinguer d’un autre foyer au sein de l’esprit lui-même et qui correspond au foyer de la conscience. Les deux foyer peuvent être localisés physiquement à l’intérieur de la tête, et les deux sont très proche au point que le foyer de l’esprit, en éclairant le foyer de la conscience qui se trouve juste devant lui, en arrive à créer ce que l’on appelle l’illusion et la cristallisation de l’ego.

Parlons un peu plus de cet ego. Ce que l’on appelle communément « ego » n’est rien d’autre qu’un état de cristallisation de la conscience. C’est un aspect de la conscience qui s’est totalement individualisé et autour duquel se construit le moi et l’illusion du moi. A travers le travail d’intégration de la conscience et le processus de développement de la Lumière dans les trois foyers les cristallisations s’émoussent petit à petit et peuvent finir par disparaître. L’ego n’est pas le seul noeud lié à une cristallisation de la conscience. Il y en a d’autres, nombreux.

Les trois noeuds principaux d’ailleurs correspondent aux trois foyers, il s’en trouve un très important dans le coeur et un aussi dans le ventre. Mais ce ne sont pas encore les seuls. Et l’on trouve d’autres foyers de cristallisation dans ce que l’on appelle les chakras, j’en ai parlé dans un article précédent. Et chaque organe du corps porte aussi lui-même un foyer, un état de cristallisation de la conscience qui conditionne son fonctionnement. Par tout cela la conscience forme elle-même un corps subtil, à l’intérieur de nous. Et ce corps se superpose à notre réalité physique et physiologique.

Et plus ce corps est cristallisé, plus il va cristalliser le corps physique et l’énergie qui anime la vie dans le corps physique. C’est pour cela que l’on dit parfois que la cause de tous les problèmes se trouve dans la conscience. Et dans l’absolu si l’on décristalise toute la conscience qui nous habite, l’énergie va circuler librement et l’on s’en retrouvera libéré d’autant. D’où toutes les techniques qui existent en thérapie, psychothérapie, intégration karmique etc… pour se libérer de tous les nœuds existant.

En fait la plupart des techniques qui existent sont des moyens pour se libérer des cristallisations de la conscience, pour que l’énergie se remette à circuler correctement et que le corps retrouve une vie, un état que nous avons connu naturellement au moment de notre plus jeune âge. Bien entendu la conscience n’étant pas le seul aspect de soi, sa perfection fonctionnelle n’est pas suffisante pour entraîner une perfection des autres systèmes, mais elle contribuera à construire la perfection totale pour autant que nous puissions la mener à bien.

Lorsque le processus de la Lumière débute, on peut vivre ce développement comme un espace intérieur qui se rempli et qui se développe. Il peut y avoir une étoile Christique qui apparaît dans chaque foyer. L’étoile Christique est un rayonnement de lumière divine qui part d’un point précis et d’où l’on observe des rayons de lumière divergeant pouvant prendre diverses formes.

Souvent cela prend l’aspect d’une simple croix, comme quatre rayons qui partent d’un centre. D’autres fois cela forme une étoile en trois dimensions, Et parfois encore cela peut prendre un aspect plus complexe. Ainsi les étoiles Christiques sont de toutes sortes et peuvent prendre différentes formes. Et l’on peut sentir autour d’elle tout un espace de développement, de phénomènes, de sensations, de perceptions, existant sur une autre dimension.

Jean-Michel Jutge

dimanche 14 juin 2009

Le jour de Dieu

On ne peut dater le jour de Dieu, il n'est pas fixé à l'avance. Cela arrivera lorsque la masse spirituelle critique présente sur terre sera atteinte, si je puis dire. Cela aurait pu déjà arriver, si l'homme s'était réveillé. La mission de Jésus était de préparer cette masse critique, aussi les apôtres attendaient-ils déjà de leur vivant l'apocalypse. Celui-ci ne venant pas on a ensuite dit : "dans mille ans".

Et en l'an mille où le monde chrétien croyait à la fin du monde et sa renaissance divine il ne s'est rien passé.

En fait la crucifixion a brutalement brisé l'élan créateur de Jésus. S'il fut sauvé lui-même de la mort par la résurrection, une chance a été perdu pour l'homme, la lumière Christique ne pu se répandre sur la terre, la porte de la résurrection est restée limitée à un petit nombre.

Mais Dieu n'a cessé d'oeuvrer, de préparer la terre et les hommes de multiples manières. Nous sommes de nouveau à une phase critique, ça passe ou ça casse comme on dit. De l’autre coté du monde, la bataille de l'Armageddon a eu lieu, l'antéchrist a été détrôné. Mais les forces de résistance sont nombreuses, d'autant qu'il ne suffit pas de détrôner un démon, il faut aussi éviter que l'homme ne le rehausse. C'est donc une lutte d'influence permanente dans les sphères subtiles où toutes les forces disponibles sont engagées, où si l'ombre agit par possession, la Lumière ne peut forcer son passage et laisse l'homme libre de ses choix. Mais elle l'appelle sans cesse, empruntant les chemins qui lui sont ouvert.

A cause de cela, le jour ne cesse de reculer. Chaque fois que nous remettons au lendemain l'accueil du Créateur, c'est l'ombre qui gagne et étend son domaine. Mais si l'on comprend cette chance extraordinaire et cette possibilité qui est de nouveau offerte pour une reconstruction de la vie, alors ce jour pourrait venir plus vite qu'on ne l’attend.

samedi 30 mai 2009

La liberté absolue

Qu'y a-t-il de commun dans toutes les libertés ? C'est bien l'absence de dépendance. Se demander s'il existe une liberté absolue revient à se demander s'il existe quelque part une absence totale de dépendance. On pourrait croire que l'on ne puisse trouver celle-ci que dans la mort, où nous laissons le corps, et où les formes de dépendances biologiques et matérielles disparaissent, mais c'est un leurre.


L'existence du corps nous donne une liberté phénoménale, dont nous ne profitons pas d'ailleurs, une liberté qui disparait après le décès où nous finissons par devenir le jouet de forces qui nous dépassent et dont nous avons un avant goût lorsque nous subissons notre prison psychique et vitale. La mort ne solutionne rien. L'incarnation dans le corps et le phénomène de la vie sont une tentative pour instaurer entre autre la Liberté dans un univers soumis à des lois, une liberté qui dans l'absolu devrait nous permettre de transcender toutes ces lois, nous en sommes encore loin...

Et pour que cette liberté absolue puisse naître à travers la vie, il faut bien que la vie la porte, au moins en germe. C'est ce qui a été donné à l'homme par l'incarnation divine, et particulièrement par la présence de la particule divine dans le coeur, élément parfait, parfaitement impersonnel, mais portant le germe de la plus haute individualité, de la plus haute liberté, de la plus grande perfection, celle du Christ, c'est à dire de cette unité résultant de la pure présence divine déjà dans la matière.

Car seul le plus haut peut rentrer dans le plus bas. Là où le haut rejoint le bas c'est bien dans la particule Christique, incarnation de la liberté de l'absolu, et de la liberté absolue qui permet au Divin de pénétrer et de s'établir même dans une matière obscure qui lui est son antithèse, où le chaos est plus présent que sa propre présence.

Si l'on doit chercher dans l'homme un élément totalement libre de tout et même libre de lui-même et de l'incarnation, c'est bien là qu'il faut le chercher. La preuve en est, c'est que le rayonnement de cette particule peut non seulement nous permettre d'échapper aux lois de la matière, de ses limites, et des limites de la biologie, mais qu'en plus elle est capable de les transformer suffisamment pour qu'ils puissent participer de la transcendance et participer de la nature absolue du Divin et de sa liberté, en amenant le limité goûter dans une extase sans cesse renouvelée et de manière éternelle aux joies de l'illimité... tout en conservant son individualité et sa liberté propre, que demander de plus !

Jean-Michel Jutge

samedi 16 mai 2009

La relativité de la conscience

Qu’est-ce qui détermine la forme et la séparation entre les différentes formes, ainsi que le mot, au-delà de la sémantique, qui est associé à cette forme ? Et bien la sensibilité, et la perception que nous avons de la forme. Puis plus profondément la manière dont la conscience rend compte de cette forme, c’est elle qui nommera. Mais elle ne peux séparer ni nommer ce qu’elle ne perçoit pas, si ce n’est à travers la projection de ce qu’elle connaît, donc qu’elle a un jour perçu. Ainsi, notre perception des formes et toute la conscience de la réalité sont conditionnées par les sens que le créateur a bien voulu nous doter.

Je vais illustrer ceci par une histoire qui va plaire à ceux qui aiment ce genre d’histoire, et à ceux qui s’intéressent à la vie extraterrestre : Trois êtres un jour prirent contact avec moi. Une sorte de contact télépathique, mais plus que cela une sorte d’empathie des sens qui me fit rentrer en communion avec leur esprit. La particularité de ces êtres est qu’ils n’étaient pas de notre monde. 1m à 1m20, une énorme tête comme un ballon de rugby allongé vers l’arrière et le haut sur un cou frêle, pas de cheveux, d’énormes yeux noirs et ovales de chaque coté de la tête genre petit gris. Le corps et les membres maigres, une peau verdâtre genre peau de batracien, de longs doigts avec des ventouses sur la dernière phalange … Je m’arrêterais là, pas très engageant.

Je vécus presque deux semaines à travers leur esprit et ils vécurent de même à travers le mien. Je devais leur paraître curieux, car enfin, j’avais pleinement conscience de leur présence. Ils voyaient, entendaient, percevaient le monde à travers mes propres sens. Et c’était la même chose dans l’autre sens. Et ils m’étudiaient sur leur monde, à travers le ou les individus qui conservaient cette empathie avec moi, comme je découvrais leur propre civilisation. Une civilisation technologique fort avancée. Des cités style science fiction, mais surtout beaucoup d’appareils et de machines auxquels je ne comprenait rien. Je n’aimais pas me trouver là, car je perdais pied d’avec la réalité d’ici. Je suis même rentré à travers eux en contact avec d’autres espèces sur leur monde, avec lesquelles ils rentrent en empathie de la même manière, pas aussi intelligente semble-t-il, mais en affinité de conscience avec eux.

Je découvrais que cette espèce avait développé un sens que nous ne possédons pas, une sorte de sens parapsychique qui les plaçait en communion d’esprit avec leurs congénères formant une sorte d'esprit collectif, un sens dont nous n’avons pas idée, et dont notre organisme ne possède aucune structure pour le développer. Tellement étranger à notre espèce que ça en bouleversait ma propre conscience de l’ici et maintenant, j’en était profondément affecté, cela n’avait rien d’humain. Par ailleurs, je découvrais également que la perception visuelle des choses qui les entouraient était très différente de la notre. Ils voyaient tout dans les tons de vert et de manière assez terne. Nulle couleur dans leur regard en dehors du vert. Toute la beauté des couleurs leur échappait totalement, et s’ils voyaient les couleurs à travers mes yeux, je ne doute pas qu’ils puissent être aussi désorientés que moi à percevoir à travers leurs facultés parapsychiques.

Ce contact était fort désagréable. Ces créatures n’avaient pas d’âme. Certes, un esprit fort développé, certainement une grande intelligence d’esprit, mais c’était vide de cœur, de présence, la froideur et la rationalité d’esprits sans cœur, écœurant ! Psychiquement parlant, au fil des jours, ma conscience s’imprégnait de plus en plus de leur nature au point qu’intérieurement je me percevais presque moi-même comme un extra-terrestre. J’acceptais le contact aussi longtemps que je pus, pour l’expérience elle-même, mais finalement je dû le rompre. J’ai fermé mon esprit, et tout est rentré dans l’ordre.

Je vais revenir sur cette histoire de couleurs et de conscience. J’ai pris l’exemple d’extra-terrestres, car c’est flagrant, mais j’aurai pu prendre l’exemple de choses plus proches de nous. La conscience et sa manière de séparer les choses, de les nommer, se détermine sur la perception même que nous avons de ces choses. Ainsi ces créatures sont bien incapable de concevoir ce qu’est la couleur, d’en avoir même l’idée. Peut-être ont-elles inventé un appareil qui mesure les spectres lumineux, comme nous mesurons les spectres radars, mais elle ne connaissent pas cette beauté du monde. Si elles ont pris contact avec moi, c’est probablement parce qu’elles ont croisé un esprit capable de les recevoir. Peut-être est-ce leur manière d’explorer l’univers. Je ne le saurais pas car je n’accepterais pas un autre contact. Mais j’imagine toutes les merveilles de la création qui nous échappent totalement parce que nous n’avons pas les sens adéquates.

jeudi 16 avril 2009

Le sens de la Vie

" Le sens de la vie est-il un éternel recommencement ? Ou bien une possible transformation ? Qu'est-ce que le Service à L'Etre suprême ? Que signifie vraiment : servir Dieu... ? Comment cela est-il rendu possible dans notre quotidien ? comment faire de l'Action une Oeuvre Divine ? l'Oeuvre authentiquement vécue du Divin ? "

Il n’y a pas de recommencement. Le sens de la vie est la vie elle-même, elle est l’essence même du Seigneur qui insuffle celle-ci à tous les niveaux de la création, chaque fois qu’il s’y introduit d’une manière ou d’une autre, car la vie est Lui-même. L’orgueil de l’homme se l’approprie, mais notre vie, celle que nous portons en notre chair et notre âme n’est pas séparée de Lui. La vie est un lent processus d’évolution de la matière inerte vers sa source créatrice, qui est organisation du chaos, de l’incréé, par le créateur, vers une perfection où les deux seront parfaitement modelés l’un sur l’autre, comme le pot qui est modelé autour de son propre vide, afin que sa fonctionnalité soit parfaite.

Ce qui revient à nous poser la question de la fonctionnalité de la création, donc de la vie qui l’habite. L’on ne peut répondre à cette question que si l’on sort de sa petite vie personnelle, pour voir la vie et l’évolution dans son ensemble, aussi loin que nous le permet notre nature, c’est à dire par le regard de Dieu Lui-même. La création apparaît alors comme faisant partie du processus d’évolution du Créateur lui-même, car Dieu n’est pas statique comme certaines traditions veulent nous le faire croire mais profondément évolutif, il porte l’évolution en lui-même et à ce titre il est dans sa nature de créer, dans l’inconnu permanent, l’amour, et la vie, rien ne se crée hors de Lui-même.

Mais la transformation, vue de notre regard, se fait dans la forme. Ce qui est au-delà du temps et de l’espace, même s’il porte une forme dynamique et évolutive, demeure en permanence dans la stabilité et le silence de l’innommable. Ce n’est d’ailleurs pas la même forme et dynamique que celle que l’on rencontre dans la création, inutile donc de chercher à se la représenter, car ses lois en sont différentes.

Mais Dieu a sa propre profondeur, et qui dit profondeur dit changement, une profondeur tellement inimaginable que la création tout entière n’apparaît plus que comme une particule infinitésimale. De quoi se donner le vertige. Mais à la dimension de Dieu nul problème, et les dimensions sont tout à fait relatives, l’esprit peut devenir aussi vaste que cela, aussi profond que Dieu, ou aussi infinitésimal qu’une particule.

Celui qui rompt la séparation d’avec l’absolu devient celui-ci. Le reste de l’individualité reconnaissant sa propre origine se soumet, mais non pas la soumission qui se laisse dominer, mais celle qui s’abandonne au Souffle parce que ce Souffle-là est l’essence de Soi et sans ce souffle nous devenons mortel, l’autre penchant de la vie qui n’est en fait que l’absence de vie, l’ignorance.

Retrouveriez-vous la vue que vous souhaiteriez redevenir aveugle ? ou bien découvrir les merveilles de la Lumière et la beauté de ses couleurs. Mais ces couleurs-là sont essentielle pour donner le Sens, il n’y a alors plus de question sur celui-ci, cela parait tellement évident, que l’on en oublie presque que l’aveuglement ait existé, si ce n’est par le rappel constant de ceux qui s’efforcent à y rester. Il n’y a plus alors de service, mais seulement le mouvement de la Nature, la nature de l’essence bien entendu, qui reste au service car l’amour est don, sans que le don ne se rende vraiment compte de sa qualité exceptionnelle, étant devenu la norme même de la Vie.

Jean-Michel Jutge.

samedi 14 mars 2009

Les voies de Dieu

Nul ne peut prétendre connaître les voies de Dieu. Penser qu'il est dépendant de nos intentions, nos sentiments, notre bon vouloir, c'est le ramener sur le plan des conditionnements humains, là où nous ne savons que réagir en fonction de l'autre et des circonstances. C'est ramener Dieu à notre absence de liberté.

L'acte de Dieu n'est pas conditionné par l'appel. Il peut intervenir envers celui qui ne l'attend pas, l'athée le plus profond, le matérialiste, ou celui qui est enfoui dans l'obscurité du monde, comme il peut ne pas répondre à celui qui l'attend et qui l'appelle, qui espère et qui aspire. Les choix de Dieu ne peuvent être appréhendés par notre esprit humain trop étroit. Tout au plus pouvons-nous espérer qu'il nous révèle une parcelle de ses plans pour la création, l'humanité, et soi-même.

Et lorsque Dieu s'exprime ainsi, directement, il est une brûlure qui nous arrache à notre vie, et nous en crée une autre. La personnalité qui aspire est insignifiante, elle est balayée comme le reste de l'usurpateur. Dieu s'adresse à l'humain. Mourrez intérieurement, vous saurez ce qu'est l'humain.

Mais s'il vous demande votre consentement, c'est qu'il vous considère déjà comme son fils, et sa fille, c'est qu'il s'adresse à l'être bien vivant de votre coeur qui s'est reconnu en Lui. Il ne demandera pas le consentement de la créature et de la bête. Il la laissera croupir dans sa boue ou l'anéantira.

Et si c'est Dieu qui l'a voulu, réellement, il n'y a pas de honte à le dire, il y a juste à baisser la tête, et à prendre la voie qu'il a choisis pour nous. Mais il est vrai aussi que l'homme s'illusionne beaucoup, et que les mots peuvent être une fuite. Mais c'est une erreur que de croire qu'il est seulement la main bienveillante. Il peut aussi nous mettre des claques, et des coups de pieds au derrière. Bienheureux celui qui se ramasse ces coups de pieds là car il est sous Son regard.

Jean-Michel Jutge

samedi 21 février 2009

Le monde rebelle

Le monde rebelle était présent dans l'homme bien avant que le divin ne s'y installe. Il a donc étroitement structuré la conscience humaine et son vital. On peut même dire qu'à sa manière il a participé un temps à l'évolution de la conscience, mais dans le domaine de la survie principalement. Et lorsque l'homme a su raisonner, il a naturellement intégré les mondes rebelles dans son culte. Jusqu'à ce que Dieu s'impose à lui pour se révéler, et le faire monter d'un cran dans l'évolution.

Ce fut le premier souffle, celui qui est rentré dans les narines d'Adam et de toute une part de l'humanité pour l'élever. Et l'homme a gouté à la divinité, l'humilité, la simplicité, l'innocence, l'immortalité, recevant la parole divine chaque jour directement des Cieux, cette parole qui constituait l'arbre de vie.

En même temps que Dieu s'est introduit dans l'esprit et le corps des hommes en y créant une âme, il a mis à jour et révélé tous les sous-produits de la création, montrant à ces mêmes hommes ce qu'étaient les mondes de la conscience involuée et du vital et leurs habitants. Il a recouvert ces mondes du manteau du serpent afin qu'ils soient reconnus par l'homme, lui recommandant de ne jamais redescendre en son corps, celui du serpent, regarder toujours vers la lumière, car l'homme encore jeune de sa divinité n'avait pas l'expérience de la chute.

Mais il se produisit une schisme en ce peuple, l'ambition du pouvoir, du contrôle et de la domination naquis chez certains de ceux à qui il avait été tout offert, ou la simple tentation de "voir ce que cela ferait". L'esprit se referma sur lui-même entrainant l'âme dans sa chute et perdant le lien avec le ciel, l'arbre de la Parole fut brisé et l'arbre de la connaissance naquis, car la connaissance vint remplacer ce grand vide de l'âme qui avait perdu la source de sa propre vie.

Avec le temps la chute grandit, et plus la chute était grande plus le vide était grand, la mort et l'animalité repris ses droits. Et dans ce grand vide existentiel qui se créait en l'homme le monde rebelle trouva l'aubaine d'une exploitation nouvelle, l'enfant de Dieu avait renié son origine, il y avait là une place à prendre, et les dieux et les êtres qui surent exploiter cette aubaine grandirent et gagnèrent en puissance en trouvant le moyen d'exploiter à la fois les faiblesses de l'homme, son vide existentiel et l'avidité qui en naissait, et la présence en cet être d'un pouvoir créateur et d'une âme dont eux-même ont toujours été privé.

Ils ont su trouver la symbiose nécessaire pour leur propre croissance, le peu d'âme qu'ils manifestent est toujours celle empruntée à l'homme. L'humanité subit un parasitage au coeur même de sa conscience et de son vital. L'ego n'est rien d'autre qu'une illusion soufflée par l'esprit malin et qui a pris suffisamment de consistance pour nous aveugler sur notre réalité. Le véritable humain est ailleurs.

Briser les chaines de cette illusion est extrêmement difficile car cela est au coeur même de nos personnalités et la compose. Les dieux, les djins, les asuras des cultures polythéistes ne sont qu'un aspect du problème, mais il est un fait, c'est qu'en dehors des humains aucun ne possède un âme ni ne peut accéder au divin.

Même le plus grand des dieux, aussi près du ciel qu'il soit, marche main dans la main avec le plus grand ou le plus petit des démons. Car il font partis du même système, chaque monde de l'au-delà portant son propre ciel et ses propres enfers. Tout ceci fait partie de la manifestation, et ce ne sont pas les mondes divins.

Après la chute, une partie de la divinité perdue fut sauvegardée en l'homme sous la forme de la particule divine. Certains conservèrent le souffle divin, au moins en partie, et en portèrent les effluves vers la Mésopotamie puis l'Inde dont les anciens rishis furent un temps les dépositaires. La particule finit par être disséminée dans toute l'humanité puis commença le lent retour et la reconquête du divin au sein de l'espèce humaine. Les envoyés célestes et éveillés se multiplièrent. Mais l'homme fit de nombreux amalgames quand il ne dénaturait pas tout simplement le message apporté. d'autant que le mensonge s'était établis dans l'esprit de l'homme, lui ôtant toute possibilité de discrimination. Je ne m'étalerai pas plus sur tout cela.

Vous souhaitez œuvrer pour le divin ? Reconnaissez tout d'abord sa lumière en vous. Ensuite ne la perdez jamais de vue, et laissez-la œuvrer et creuser. Apprenez à collaborer, ce qui est tout un art, il n'y a pas de recette mais autant de possibilités que d'individu, et le divin saura vous inspirer en ce sens si votre aspiration et votre sincérité ne vous quitte jamais. Le reste peut difficilement être décrit dans les livres.

Jean-Michel Jutge

samedi 7 février 2009

L'esprit du figuier

Nous serions étonnés de voir comment la nature, la vie et les éléments se vivent eux-même. Vivre ceci est une chose possible, à travers l'esprit universel de la création.

La pratique de certaines techniques de méditation et d'états de samadhi nous met directement en relation avec la conscience collective, dont certains aspects appartiennent à l'humanité entière, d'autres au règne animal ou végétal etc. Cette prise de contact laisse rentrer en notre esprit les éléments de conscience et de sensibilité des choses avec lesquels l'on entre en contact et par identification l'on devient ceux-ci. C'est-à-dire que l'on peut par exemple devenir un figuier en son esprit après s'être nourri de sa figue et communier avec "l'esprit" du figuier, vivant en soi l'expérience de sa nature.

Je vais illustrer cela par l'exemple : Je suis un jour entré en unité avec un figuier, en mangeant l'une de ses figues. Il possédait une sensibilité extraordinaire du ciel, du cosmos, et de l'environnement immédiat. Il percevait tous les insectes qui grimpaient sur lui, les fourmis, et qui volaient autours. Il ouvrait volontairement ses figues, en don naturel, pour nourrir tout ce beau monde. La figue était excellente, un nectar. Le plus étonnant était cette sensibilité aux rayonnements cosmiques, et la relation particulière d'osmose qui existait entre l'arbre et les insectes au point qu'il choisisait lui-même de les nourrir.

Les végétaux n'ont pas de conscience propre, comme les animaux ou les humains. La seule conscience qu'ils portent est la mémoire de leur génétique. Toutefois, ils ont une grande sensibilité et une vie qui leur est propre, répondant à l'environnement pour le servir. Ils sont très réceptifs à toutes sortes d'énergies et y réagissent très bien..

Percevoir la création de l'intérieur peut être expérimenté par ce que l'on appelle en yoga les techniques de samyama et de samadhi. Ces techniques nous font sentir ou vivre les choses de notre intérieur, et par l'intérieur des choses elles-mêmes. Pour un praticien avancé, le samadhi peut devenir naturel et spontané, et la communion peut apparaître sans être recherché. Mais le samadhi le plus intéressant est celui qui a lieu sur notre propre soi et conscience pour la connaissance de soi, ou sur le divin lui-même pour en explorer sa nature.

Mais il existe encore une autre manière d'explorer la beauté de ce monde et des autres, en chevauchant l'esprit du divin lui-même. Il nous porte alors de l'infiniment grand à l'infiniment petit et au-delà, nous faisant découvrir les choses à travers son regard lui-même.

Jean-Michel Jutge

mardi 20 janvier 2009

Projections et Réel

Le microcosme se construit à l'image du macrocosme qui se projette dans le microcosme. Une limite sépare les deux. L'être humain ne vit que dans son microcosme, même quand il croit vivre le macrocosme. En gros c'est comme si nous étions dans une pièce qui par un jeu de miroir reflète sur un écran ce qui se passe devant la fenêtre et que nous étions assis devant cet écran croyant y voir la réalité alors que ce n'en est qu'une image. Nous ne quittons jamais notre chaise, et nous cherchons à comprendre le monde à travers cet écran.

Dans le monde du rêve nous sommes dans le domaine du microscosme. Lorsque nous dormons, nous repassons tous les films, car tout ou presque est conservé dans le subconscient, et nous montons un nouveau film avec les petits bouts de ceux que l'on a, un film qui nous convient.

Parfois par la fenêtre souffle une brise et nous appréhendons quelques éléments du réel. Parfois encore des êtres rentrent dans notre maison. ils peuvent venir des enfers comme des mondes angéliques, et ils viennent s'agiter devant notre écran, donnant un parfum de cauchemard, ou de nirvana à notre réalité. Mais qui s'est levé de sa chaise et a passé la fenêtre ?

Lorsque nous mourrons c'est encore pire. La maison disparait, il n'y a plus d'écran. Alors nous déroulons tous les films et nous construisons une réalité qui sera celle de leurs projections, cauchemardesque ou bienheureuse selon ce qu'aura été notre vie. Nous construisons notre domaine subtil un peu comme un monde onirique qui prend réalité. Mais il existe beaucoup de variantes à ce scénario. Je ne m'étalerai pas plus pour l'instant.

Parfois certains prennent conscience qu'il sont devant un écran, que tout est leur projection. Ils disent qu'ils s'éveillent. Alors le monde apparait tout entier à l'intérieur de soi, illusion de l'éveillé qui ne voit en fait que sa propre demeure. D'autres fois certains, à force de scruter leur écran pour y découvrir la réalité, tombent de leur chaise. La révélation est brutale. En général ils s'empressent d'y retourner rajoutant leur expérience à leur cinéma. Bien plus rare sont ceux qui se retournent, abandonnant les films et les histoires, ils ne sont plus rien et n'ont plus rien à quoi s'identifier. Alors ils découvrent la fenêtre, et voient poindre à travers elle un monde en 3D.

Et puis il y a celui qui s'est fait arraché de sa chaise, par la main de Dieu qui comme un voleur a violé sa maison, ses croyances et ses espérances. Celui-là s'est fait attrapé par le collet et brutalement s'est retrouvé jeté hors de chez lui. Nul ne peut sortir de sa demeure de lui-même...

L'image de la fenêtre est une analogie qui rend compte de la perception du réel. Celui qui n'est plus rien et ne s'identifie plus à rien n'a plus d'image de lui et perçoit les choses telles qu'elles sont, non à travers une image qui est toujours en 2D. C'est pour cela qu'il fait face à la fenêtre. Il n'y a pas besoin de prendre du recul, il n'y a plus personne dans la pièce, il est lui-même la pièce pour ainsi dire.

Lorsque l'on parle de l'identification, c'est celle de nos constructions mentales et psychiques. Libérez-vous en, et vous ne projeterez plus rien sur le monde. Pour autant le monde ne vous apparaîtra pas forcément transcendant, simplement vous le verrez tel qu'il est en fonction de votre nature, de votre sensibilité, de vos ouvertures. Si vous ne portez pas en vous la 4e, 5e ou 6e dimension, elles ne vous apparaitront pas pour autant.

L'analogie a ses limites. Si l'on ne projette plus on est dans la vacuité, ce qui nous permet de voir devant : un écran vide ; derrière : une fenêtre avec un paysage ; et autour : l'intérieur de la pièce et ses décorations auxquels nous n'avions peut-être jamais fait attention. On n'est libre que de soi.

Quittons un peu cette analogie. Toute brêche réalisé dans notre nature humaine et menant vers un accomplissement possède ses propres illusions. Chaque fois que l'on voit la réalité de manière plus profonde et élargie, croire que l'on voit tout, sais tout etc n'est que relatif avec notre perception antérieure. Et il faut souvent une réalisation plus profonde pour s'apercevoir de notre erreur, et une encore plus profonde pour voir la relativité de toutes les réalisations etc. La plupart tombent dans ce piège, certains recréent même une réalité qui parait plus réelle pour celui qui ne voient rien mais qui est en fait une illusion encore plus grande etc...

A quoi se fier donc ? A rien, nous sommes démunis, la sagesse montre qu'il n'y a pas vanité à accomplir quelque chose, que tout ou presque toutes nos investigations ne sont que des fuites et que le monde est d'un réalisme consternant, d'un existentialisme sans détour, que la vie pour être comprise ne peut être prise qu'à bras le corps, qu'il n'y a pas d'état salvateur, seulement des conséquences à nos prises de conscience et nos restructurations créatrice, que rien ne s'arrête nulle part, et que l'on peut tout expliquer par une chose et par son contraire, mais que la vérité est une et que personne ne peut nous l'enseigner. Comprenne qui pourra...

Jean-Michel Jutge

jeudi 8 janvier 2009

L'amour gnostique

Je voudrais donner quelques précisions sur ce qu'est l'amour qui s'exprime par la Lumière de Grâce, et ce qu'il n'est pas, car nous confondons trop souvent les sentiments, l'amour, l'affectivité, le désir, la séduction etc... et avons tendance à le voir selon nos propres images.

- L'amour dont il est question est gnostique, c'est-à-dire qu'il procède dans et par le Divin.

- Il est à la fois impersonnel et personnel, car il peut être là sans qu'il n'y ait personne, mais peut prendre les formes que la créativité divine lui modèle.

- Il ne se cherche pas lui-même ni ne se trouve, il est une grâce.

- Il prend sa place naturellement dans la relation humaine, sans que nous le sollicitions.

- Il se vit dans l'instant. Si nous cherchons à le poursuivre nous le quittons pour le désir. Si nous nous mettons à le contempler nous passons dans le narcissisme. Si nous le cultivons nous faisons du sentimentalisme.

- C'est par la joie de l'abandon de soi au divin qu'il peut naître, non parce que nous l'avons cherché mais parce qu'il est le résultat naturel de l'unité, et de l'unité avec l'autre, l'unité gnostique.

- Nous ne choisissons pas les chemins et les voies de l'amour divin. Dieu choisit.

- Il n'est pas affectivité et recherche de l'affectivité.

- Il n'est pas là pour nous remplir, même si ce peut être une conséquence.

- Il n'est pas le plaisir et encore moins la séduction, même si le plaisir dans nos vies n'est pas à rejeter. Ne nous laissons pas leurrer par le bien être que cet amour nous amène, car en réalité son expression totale nous demande un renoncement total à tout ce à quoi l'on est attaché et qui ne sert que soi-même.

- Il n'est pas la passion qui nait entre deux coeurs qui se sont reconnus dans leurs attentes mutuelles.

- Il n'est pas la sécurité psychologique ou affective à laquelle tout un chacun aspire légitimement, car les exigences de cet amour peuvent nous mettre dans une insécurité complète.

- Enfin les ruses du mental et du vital chercheront toujours à se saisir de cet amour là, l'utiliser à leur manière, et de tout ce qui peut procéder de la nature de Dieu pour le dénaturer, lui faire perdre sa pureté et sa vertu naturelle.

La transfiguration est la mutation de tout ce que nous connaissons en quelque chose que nous ne connaissons pas encore. En cela l'amour a aussi son rôle à jouer. Mais si le passage de cette mutation peut être agréable, joyeux, bienheureux, il peut tout autant être pénible lorsqu'il s'agit de mettre fin a tout ce qui fait parti du limité, du mensonger et de ce qui fait partis de nos structures naturelles et de nos conditionnements. Et dans ce cas l'amour ne passe pas par la douceur du coeur, mais par la fermeté de l'esprit divin.

Jean-Michel Jutge