samedi 16 mai 2009

La relativité de la conscience

Qu’est-ce qui détermine la forme et la séparation entre les différentes formes, ainsi que le mot, au-delà de la sémantique, qui est associé à cette forme ? Et bien la sensibilité, et la perception que nous avons de la forme. Puis plus profondément la manière dont la conscience rend compte de cette forme, c’est elle qui nommera. Mais elle ne peux séparer ni nommer ce qu’elle ne perçoit pas, si ce n’est à travers la projection de ce qu’elle connaît, donc qu’elle a un jour perçu. Ainsi, notre perception des formes et toute la conscience de la réalité sont conditionnées par les sens que le créateur a bien voulu nous doter.

Je vais illustrer ceci par une histoire qui va plaire à ceux qui aiment ce genre d’histoire, et à ceux qui s’intéressent à la vie extraterrestre : Trois êtres un jour prirent contact avec moi. Une sorte de contact télépathique, mais plus que cela une sorte d’empathie des sens qui me fit rentrer en communion avec leur esprit. La particularité de ces êtres est qu’ils n’étaient pas de notre monde. 1m à 1m20, une énorme tête comme un ballon de rugby allongé vers l’arrière et le haut sur un cou frêle, pas de cheveux, d’énormes yeux noirs et ovales de chaque coté de la tête genre petit gris. Le corps et les membres maigres, une peau verdâtre genre peau de batracien, de longs doigts avec des ventouses sur la dernière phalange … Je m’arrêterais là, pas très engageant.

Je vécus presque deux semaines à travers leur esprit et ils vécurent de même à travers le mien. Je devais leur paraître curieux, car enfin, j’avais pleinement conscience de leur présence. Ils voyaient, entendaient, percevaient le monde à travers mes propres sens. Et c’était la même chose dans l’autre sens. Et ils m’étudiaient sur leur monde, à travers le ou les individus qui conservaient cette empathie avec moi, comme je découvrais leur propre civilisation. Une civilisation technologique fort avancée. Des cités style science fiction, mais surtout beaucoup d’appareils et de machines auxquels je ne comprenait rien. Je n’aimais pas me trouver là, car je perdais pied d’avec la réalité d’ici. Je suis même rentré à travers eux en contact avec d’autres espèces sur leur monde, avec lesquelles ils rentrent en empathie de la même manière, pas aussi intelligente semble-t-il, mais en affinité de conscience avec eux.

Je découvrais que cette espèce avait développé un sens que nous ne possédons pas, une sorte de sens parapsychique qui les plaçait en communion d’esprit avec leurs congénères formant une sorte d'esprit collectif, un sens dont nous n’avons pas idée, et dont notre organisme ne possède aucune structure pour le développer. Tellement étranger à notre espèce que ça en bouleversait ma propre conscience de l’ici et maintenant, j’en était profondément affecté, cela n’avait rien d’humain. Par ailleurs, je découvrais également que la perception visuelle des choses qui les entouraient était très différente de la notre. Ils voyaient tout dans les tons de vert et de manière assez terne. Nulle couleur dans leur regard en dehors du vert. Toute la beauté des couleurs leur échappait totalement, et s’ils voyaient les couleurs à travers mes yeux, je ne doute pas qu’ils puissent être aussi désorientés que moi à percevoir à travers leurs facultés parapsychiques.

Ce contact était fort désagréable. Ces créatures n’avaient pas d’âme. Certes, un esprit fort développé, certainement une grande intelligence d’esprit, mais c’était vide de cœur, de présence, la froideur et la rationalité d’esprits sans cœur, écœurant ! Psychiquement parlant, au fil des jours, ma conscience s’imprégnait de plus en plus de leur nature au point qu’intérieurement je me percevais presque moi-même comme un extra-terrestre. J’acceptais le contact aussi longtemps que je pus, pour l’expérience elle-même, mais finalement je dû le rompre. J’ai fermé mon esprit, et tout est rentré dans l’ordre.

Je vais revenir sur cette histoire de couleurs et de conscience. J’ai pris l’exemple d’extra-terrestres, car c’est flagrant, mais j’aurai pu prendre l’exemple de choses plus proches de nous. La conscience et sa manière de séparer les choses, de les nommer, se détermine sur la perception même que nous avons de ces choses. Ainsi ces créatures sont bien incapable de concevoir ce qu’est la couleur, d’en avoir même l’idée. Peut-être ont-elles inventé un appareil qui mesure les spectres lumineux, comme nous mesurons les spectres radars, mais elle ne connaissent pas cette beauté du monde. Si elles ont pris contact avec moi, c’est probablement parce qu’elles ont croisé un esprit capable de les recevoir. Peut-être est-ce leur manière d’explorer l’univers. Je ne le saurais pas car je n’accepterais pas un autre contact. Mais j’imagine toutes les merveilles de la création qui nous échappent totalement parce que nous n’avons pas les sens adéquates.

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