samedi 30 mai 2009

La liberté absolue

Qu'y a-t-il de commun dans toutes les libertés ? C'est bien l'absence de dépendance. Se demander s'il existe une liberté absolue revient à se demander s'il existe quelque part une absence totale de dépendance. On pourrait croire que l'on ne puisse trouver celle-ci que dans la mort, où nous laissons le corps, et où les formes de dépendances biologiques et matérielles disparaissent, mais c'est un leurre.


L'existence du corps nous donne une liberté phénoménale, dont nous ne profitons pas d'ailleurs, une liberté qui disparait après le décès où nous finissons par devenir le jouet de forces qui nous dépassent et dont nous avons un avant goût lorsque nous subissons notre prison psychique et vitale. La mort ne solutionne rien. L'incarnation dans le corps et le phénomène de la vie sont une tentative pour instaurer entre autre la Liberté dans un univers soumis à des lois, une liberté qui dans l'absolu devrait nous permettre de transcender toutes ces lois, nous en sommes encore loin...

Et pour que cette liberté absolue puisse naître à travers la vie, il faut bien que la vie la porte, au moins en germe. C'est ce qui a été donné à l'homme par l'incarnation divine, et particulièrement par la présence de la particule divine dans le coeur, élément parfait, parfaitement impersonnel, mais portant le germe de la plus haute individualité, de la plus haute liberté, de la plus grande perfection, celle du Christ, c'est à dire de cette unité résultant de la pure présence divine déjà dans la matière.

Car seul le plus haut peut rentrer dans le plus bas. Là où le haut rejoint le bas c'est bien dans la particule Christique, incarnation de la liberté de l'absolu, et de la liberté absolue qui permet au Divin de pénétrer et de s'établir même dans une matière obscure qui lui est son antithèse, où le chaos est plus présent que sa propre présence.

Si l'on doit chercher dans l'homme un élément totalement libre de tout et même libre de lui-même et de l'incarnation, c'est bien là qu'il faut le chercher. La preuve en est, c'est que le rayonnement de cette particule peut non seulement nous permettre d'échapper aux lois de la matière, de ses limites, et des limites de la biologie, mais qu'en plus elle est capable de les transformer suffisamment pour qu'ils puissent participer de la transcendance et participer de la nature absolue du Divin et de sa liberté, en amenant le limité goûter dans une extase sans cesse renouvelée et de manière éternelle aux joies de l'illimité... tout en conservant son individualité et sa liberté propre, que demander de plus !

Jean-Michel Jutge

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