jeudi 8 janvier 2009

L'amour gnostique

Je voudrais donner quelques précisions sur ce qu'est l'amour qui s'exprime par la Lumière de Grâce, et ce qu'il n'est pas, car nous confondons trop souvent les sentiments, l'amour, l'affectivité, le désir, la séduction etc... et avons tendance à le voir selon nos propres images.

- L'amour dont il est question est gnostique, c'est-à-dire qu'il procède dans et par le Divin.

- Il est à la fois impersonnel et personnel, car il peut être là sans qu'il n'y ait personne, mais peut prendre les formes que la créativité divine lui modèle.

- Il ne se cherche pas lui-même ni ne se trouve, il est une grâce.

- Il prend sa place naturellement dans la relation humaine, sans que nous le sollicitions.

- Il se vit dans l'instant. Si nous cherchons à le poursuivre nous le quittons pour le désir. Si nous nous mettons à le contempler nous passons dans le narcissisme. Si nous le cultivons nous faisons du sentimentalisme.

- C'est par la joie de l'abandon de soi au divin qu'il peut naître, non parce que nous l'avons cherché mais parce qu'il est le résultat naturel de l'unité, et de l'unité avec l'autre, l'unité gnostique.

- Nous ne choisissons pas les chemins et les voies de l'amour divin. Dieu choisit.

- Il n'est pas affectivité et recherche de l'affectivité.

- Il n'est pas là pour nous remplir, même si ce peut être une conséquence.

- Il n'est pas le plaisir et encore moins la séduction, même si le plaisir dans nos vies n'est pas à rejeter. Ne nous laissons pas leurrer par le bien être que cet amour nous amène, car en réalité son expression totale nous demande un renoncement total à tout ce à quoi l'on est attaché et qui ne sert que soi-même.

- Il n'est pas la passion qui nait entre deux coeurs qui se sont reconnus dans leurs attentes mutuelles.

- Il n'est pas la sécurité psychologique ou affective à laquelle tout un chacun aspire légitimement, car les exigences de cet amour peuvent nous mettre dans une insécurité complète.

- Enfin les ruses du mental et du vital chercheront toujours à se saisir de cet amour là, l'utiliser à leur manière, et de tout ce qui peut procéder de la nature de Dieu pour le dénaturer, lui faire perdre sa pureté et sa vertu naturelle.

La transfiguration est la mutation de tout ce que nous connaissons en quelque chose que nous ne connaissons pas encore. En cela l'amour a aussi son rôle à jouer. Mais si le passage de cette mutation peut être agréable, joyeux, bienheureux, il peut tout autant être pénible lorsqu'il s'agit de mettre fin a tout ce qui fait parti du limité, du mensonger et de ce qui fait partis de nos structures naturelles et de nos conditionnements. Et dans ce cas l'amour ne passe pas par la douceur du coeur, mais par la fermeté de l'esprit divin.

Jean-Michel Jutge

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